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Nick Ut (2e à droite), lors de la vente aux enchères, le 8 juin à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : Vietnamnet/CVN |
Bon nombre d’artistes, de journalistes et d’hommes d’affaires ont participé à la vente aux enchères de Nick Ut, baptisée «Nick Ut et ses amis». Les bénéfices, plus de 500 millions de dôngs, ont été réservés au Fonds «Comprendre le cœur», qui soutient les enfants vietnamiens atteints de pathologies cardiaques et issus de familles démunis.
Lauréat du prixPulitzer en 1973
Parmi les cinq œuvres qui ont été vendues aux enchères, la plus célèbre est sans aucun doute la photo Em bé Napalm (La petite fille au Napalm), qui a remporté le prix Pulitzer en 1973. Il s’agit de l’une des 100 photos les plus emblématiques du XXe siècle. Elle représente Kim Phuc, 9 ans, qui, le corps gravement brûlé par le napalm, fuyait en courant son village en flammes après un bombardement américain.
La photo Em bé Napalm a remporté le prix Pulitzer en 1973. |
Photo : Archives/CVN |
Les autres clichés ont été pris dans différents endroits du Vietnam. Em bé chan trâu (Le jeune gardien de buffles) renvoie immédiatement aux scènes du film Mùa len trâu (Gardien de buffles), du metteur en scène Nguyên Vo Nghiêm Minh. Un enfant effectue des figures de voltige sur le dos d’un buffle, avant de plonger dans l’eau. Son mouvement, que Nick Ut a réussi à immortaliser, n’avait duré que quelques secondes.
Le cliché Siêu trang (Superbe lune) capte le moment exact où un avion passe devant la lune. En le regardant, on a l’impression que l’avion entre dans son orbite.
Le cliché intitulé Em bé chan trâu (Le jeune gardien de buffles) de Nick Ut. |
Photo : Archives/CVN |
Chay loan (Vers un endroit paisible en période de troubles) représente une famille de sept personnes sur une moto de marque Honda 67. La tribu traverse la zone de guerre d’An Lôc dans le delta du Mékong, en 1972.
La dernière photographie, intitulée Hai chi em (Deux sœurs), reflète la vie quotidienne de deux vieilles dames d’une ethnie minoritaire à Dà Lat, province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre).
«Quand j’étais petit, je gardais des buffles. J’ai donc choisi +Em bé chan trâu+ pour me souvenir de mon enfance», partage Nguyên Van Hoà, président du conseil d’administration du Centre d’électroménager Thiên Hoà, à Hô Chi Minh-Ville, nouveau propriétaire de l’œuvre Em bé chan trâu. L’homme d’affaires a également acquis Em be Napalm. «J’avais quatre ans quand la guerre s’est terminée. J’ai acheté cette photo pour ne pas oublier cette période de mon enfance. De plus, Nick Ut a pris cette photo le 8 juin, il y a 43 ans. Aujourd’hui, nous sommes aussi le 8 juin, le jour de mon anniversaire», dit-t-il en souriant.
Les cinq œuvres ont donc trouvé preneur, pour un montant total de 540 millions de dôngs. La plus chère, Em bé Napalm a été vendue 250 millions de dôngs. Kim Phuc et Nick Ut ont signé la photo. Kim Phuc, désormais quinquagénaire, vit au Canada. Elle est ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO et mère de deux enfants.
Livre et expositions sur la guerre du Vietnam
AP est une agence de presse mondiale et généraliste, dont le siège est aux États-Unis. Créée en 1846, c’est l’une des plus anciennes coopératives au monde. Durant la guerre du Vietnam, AP a envoyé un groupe de reporters-photographes à Sài Gon (aujourd’hui Hô Chi Minh-Ville) afin de rendre compte des événements. Ces personnes ont pris des photos qui ont secoué le monde.
Quarante ans après la fin de la guerre, AP a choisi, parmi son importante collection de photos, les 50 meilleures en lien avec la guerre du Vietnam. Elles ont été publiées dans le livre intitulé Vietnam : Cân canh cuôc chiên (La guerre du Vietnam vue de l’intérieur).
Trois expositions sur le thème de la guerre et de la paix au Vietnam sont aussi organisées au Vietnam, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Au Vietnam, l’exposition «Vietnam-The Real War : A photographic history by The Associated Press» se déroule du 12 au 26 juin à la Maison d’exposition, située au 45 rue Tràng Tiên, arrondissement de Hoàn Kiêm, Hanoi. L’entrée est libre. Les autres se tiennent à la galerie Steven Kasher, à New York (États-Unis) et au siège du journal The Guardian, à Londres (Grande-Bretagne).
Biographie express
Phuong Nga/CVN