Les ministres des Finances des 17 se retrouvent dans la matinée pour examiner les mesures que doit mettre en œuvre Nicosie pour bénéficier d'une aide de 10 milliards d'euros et recevoir un premier versement de 75 millions dès le début du mois de mai pour payer les salaires des fonctionnaires. Cette étape devait être une formalité puisque les grandes lignes du plan étaient sur la table après de laborieuses négociations entre Chypre et ses bailleurs de fonds en mars. Mais la situation économique du pays s'est nettement dégradée depuis. "Les besoins financiers de Chypre ont évolué dans un contexte de récession plus profonde que prévu", confirme une source proche des négociations.
Promotions afffichées sur la vitrine d'un magasin d'habillement à Nicosie, le 11 avril. |
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Chypre, qui sera représentée à Dublin par son nouveau ministre des Finances, Haris Georgiades, devra au final trouver 13 milliards d'euros, soit 6 milliards de plus que prévu initialement, pour obtenir les 10 milliards de prêt de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI).
L'essentiel de cette somme proviendra de la restructuration du secteur bancaire, qui comprend une ponction sur les créanciers, y compris les gros déposants. Cette mesure inédite rapportera 10,6 milliards d'euros au lieu des 5,8 milliards annoncés au départ. Elle a créé la polémique car c'est la première fois que certains déposants sont mis à contribution dans le cadre d'un plan de sauvetage de la zone euro.
Les autorités chypriotes doivent aussi mettre en œuvre des privatisations pour au moins un milliard d'euros et refinancer une dette précédente pour le même montant. Il est également prévu des augmentations d'impôts pour 600 millions d'euros, la vente de réserves d'or excédentaires pour 400 millions et une baisse des effectifs de la fonction publique.
Ce paquet de mesures doit obtenir le feu vert de la zone euro, avant d'être soumis à plusieurs parlements nationaux, dont le Bundestag allemand. Outre le dossier chypriote, les ministres des Finances vont se pencher sur le cas du Portugal, dans la tourmente depuis que la cour constitutionnelle a invalidé plusieurs mesures d'austérité inscrites au budget 2013. Cette décision prive le gouvernement d'économies évaluées à 1,3 milliard d'euros et compromet son engagement de ramener le déficit à 5,5% d'ici fin 2013.
AFP/VNA/CVN