>>Troisième meurtre de journaliste depuis début mars au Mexique
Christine Ockrent (droite) a présenté l'évolution des médias le 27 mars, à Hanoï. |
Née en 1944, Christine Ockrent est journaliste et écrivain. Première femme à présenter le journal télévisé sur Antenne 2 en 1981, la «reine Christine» devient rapidement une figure majeure du paysage médiatique français et une pionnière dans la féminisation de ce milieu. Elle reçoit d’ailleurs dès 1985 le 7 d’or du meilleur présentateur du journal télévisé.
Christine Ockrent a ainsi exposé l’évolution des médias et du métier de journaliste le 27 mars à l’Institut français de Hanoï.
Dans cette conférence, elle est d’abord revenue sur le chamboulement du mode de consommation de l’information par les nouvelles générations et des diverses conséquences sur le métier de journaliste.
Le premier facteur de changement tient évidemment à la technologie et à son emprise totale sur les modes de fabrication et de diffusion, quel que soit le secteur. D’après elle, depuis cinq ans, on utilise de plus en plus «des objets qui nous permettent à la fois de consommer; de transformer et d’échanger des informations, mais aussi d’être émetteur». On peut ainsi constater «l’extraordinaire succès » de Youtube.
L’autre dimension majeure tient au rôle croissant du consommateur : obéissant de moins en moins aux prescriptions des diffuseurs, le voilà qui choisit à la fois le contenu et le moment où il le souhaite. Condamnés à rallier le plus grand nombre, les médias de masse abandonnent toute ambition culturelle au profit de formats censés convenir à tous les publics et aux annonceurs – la publicité fournissant la manne indispensable au fonctionnement de l’ensemble.
Panorama de la conférence «L’évolution des médias et du métier de journaliste» de Christine Ockrent, le 27 mars à l’Institut français de Hanoï. |
Dernier phénomène en date, dont les répercussions commencent à peine à être mesurées : l’irruption des réseaux sociaux tel que facebook, twitter, qui transforment à leur tour le rapport entre le média et l’individu – chacun s’appropriant potentiellement la triple fonction de fabriquant, de diffuseur et de consommateur.
Dans ces mutations, comment les journalistes traditionnels vivent-ils ?
Concernant la place du journaliste, particulièrement ceux des médias classiques qui peuvent être aujourd’hui en concurrence avec les nouvelles techniques de communication et d’information, selon Christine Ockrent, des médias traditionnels comme les canaux historiques de la presse, de la radio ou de la télévision «doivent assurer la qualité des informations» pour garder les lecteurs.
De nos jours, «il y a des fausses informations qui sont beaucoup plus divertissantes que les faits». Les journalistes et aussi les lecteurs doivent donc vérifier l’origine des informations.
Christine Ockrent a souligné dans la conférence que dans ce contexte, les presses traditionnelles doivent construire leurs marques en assurant la qualité de leurs informations.
Textes et photos : Vân Du/CVN