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Le gouvernement dévoilera à 12h00 le nombre moyen d'inscrits sur les listes de l'opérateur public sur les trois premiers mois. Alors que l'autre thermomètre du chômage, le taux de l'Insee, est en nette baisse, du côté de Pôle emploi, la décrue se fait attendre. Si l'année 2016 avait été source d'espoir, avec 112.600 demandeurs d'emploi en moins, l'année 2017 n'a pas été celle de la confirmation.
Le logo de Pôle Emploi à Paris. |
Fin 2017, la France comptait 3,73 millions de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A), autant que fin 2016. L'année s'est toutefois finie sur une bonne note, avec, sur le 4e trimestre, 30.100 chômeurs de moins (-0,8%). Et l'éclaircie pourrait se poursuivre au 1er trimestre. Les chiffres mensuels, qui continuent d'être mis en ligne, laissent entrevoir une probable baisse du chômage de janvier à mars. En effet, pour qu'il soit en hausse, il faudrait que le nombre de chômeurs augmente d'environ 100.000 sur le seul mois de mars, ce qui n'est jamais arrivé, même au plus fort de la crise.
Mais en parallèle, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité pourrait, lui, continuer à augmenter, comme il l'a fait, sans discontinuer, depuis la crise de 2008. Illustration, selon certains syndicats, d'une précarisation du marché du travail. Résultat : avec ou sans activité, le nombre d'inscrits à Pôle emploi a atteint un record historique fin 2017, à 5,93 millions.
Les statistiques de Pôle emploi contredisent les autres indicateurs du marché du travail, qui, dans le sillage de la croissance, sont tous dans le vert. C'est notamment le cas des embauches en CDI, qui ont atteint un niveau record au 1er trimestre 2018, flirtant avec le million.
"Tambour des galères"
Les chiffres attendus ce mercredi 25 avril marquent la fin d'une vieille tradition: la publication mensuelle de l'indicateur de Pôle emploi. Cette publication chaque fin de mois, qui était redoutée par les ministres du Travail successifs - Michel Sapin (2012-2014) la comparait à "la cadence du tambour des galères" -, était aussi décriée par de nombreux économistes et statisticiens, qui lui reprochaient sa grande volatilité sans lien avec les évolutions du marché du travail.
Contrairement à ses prédécesseurs, Muriel Pénicaud refusait, depuis sa nomination, de les commenter, estimant qu'ils ne reflétaient "pas bien l'évolution du marché du travail". La Dares, service des statistiques du ministère, jugeait les évolutions mensuelles "pas significatives".
Ces chiffres pouvaient être affectés par des aléas administratifs: demandeurs d'emploi désinscrits pour avoir oublié d'actualiser leur situation auprès de Pôle emploi, qui se réinscrivent le mois suivant, nombre de jours ouvrés pendant la période d'actualisation, ou encore bugs dans l'envoi de SMS de relance aux demandeurs d'emploi pour les inviter à s'actualiser...
Le passage à des moyennes trimestrielles doit permettre de lisser les tendances. Avec une telle publication, l'année 2016, qui avait enregistré, avant révision, sept mois de baisse et cinq de hausse, se serait soldée par quatre trimestres de baisse.