Chiêu Xuân (centre) dans une séquence du film Heo may qua phô (Le vent roux traversant la rue). Photo : CTV/CVN |
Chiêu Xuân était l’une des actrices les plus en vue dans les années 1990. Elle a connu un succès retentissant au théâtre, avec un rôle qui lui collait décidément à la peau : la femme vietnamienne torturée psychologiquement et malheureuse en amour.
La comédienne était également une figure récurrente des téléfilms les plus populaires, dont les plus connus, Me chông tôi (Ma belle-mère), Nguoi yêu di lây chông (Quand mon amante se marie). La trentaine approchant, l’artiste a ensuite ressenti le besoin de découvrir la femme qu’elle était, celle qui sommeillait encore, et s’est lancée dans des rôles de femmes modernes et coquettes, ce qui lui a plutôt bien réussi (le film Loi thu tôi cua Eva, (L’aveu d’Eva).
Le coup de poker
Mais on ne devient pas femme accomplie en mettant en scène un moi refoulé par la peur de s’affirmer ou de se regarder dans le miroir. Chiêu Xuân passe donc à l’étape supérieure et prend un risque qui lui coûtera peut- être sa carrière. En 2006, elle interrompt provisoirement son métier d’actrice pour s’essayer à la réalisation et à la production. «Je voulais m’affirmer dans d’autres domaines qui m’intéressaient. Le théâtre et le cinéma n’ont pas de limites à la création et je désirai explorer ce pan du 7e art», indique-t-elle.
Le sourire de la victoire après le succès du concert du chanteur Akira Phan. Photo : CTV/CVN |
La passion crée la motivation, la persévérance engendre le succès. C’est en tout cas vrai pour Chiêu Xuân. Sa première production fut celle du concert du jeune chanteur Akira Phan, organisé dans la province de Thai Nguyên (Nord). Un pari gagnant qui l’a conforté dans ses choix, l’incitant à poursuivre dans cette voie.
Chiêu Xuân dirige aujourd’hui deux sociétés privées, l’une spécialisée dans l’événementiel, et l’autre dans la production de films et de casting.
«Derrière les paillettes, le métier d’acteur n’est pas toujours sourire et compliments. On apprend non seulement comment fonctionne le milieu, mais également à faire face à la pression. J’étais déjà armée pour diriger à mon tour», explique t-elle.
Actuellement, soutenue par sa famille, Chiêu Xuân se consacre entièrement à ses deux entreprises. «C’est un monde impitoyable où l’humain n’a pas sa place. Pourtant ce travail me rend vivante», confie-t-elle.
Retour à l’écran
Peur de se lasser ou envie de retrouver les feux des projecteurs… Prochainement, l’artiste va faire son grand retour sur le petit écran dans le téléfilm Heo may qua phô (Le vent roux traversant la rue) du réalisateur Nguyên Danh Dung. «J’ai accepté sa proposition car j’aime la vision de cet auteur. Cette production traite des drames qui entourent la vie conjugale d’un couple et donne à réfléchir. Plus je lis le scénario, plus j’ai l’impression que ce rôle est fait pour moi».
Heo may qua phô est une série en 24 épisodes, et raconte l’histoire d’une femme de
40 ans interprétée par Chiêu Xuân. Après les funérailles de son père, elle décide d’un coup de tête de divorcer. Une décision osée considérée comme scandaleuse pour les femmes de son âge, qui entraîne par la suite des drames successifs. Ce rôle, d’après Chiêu Xuân, est une véritable réflexion sur les choix de vie et le bonheur. Un thème à l’image de sa propre existence. Une manière de revenir sur le devant de la scène qui ne doit probablement rien au hasard.
Linh Thao/CVN