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Une femme photographie la façade de la maison de couture Chanel à Paris le 19 février. |
La mort du styliste allemand a mis un terme à 36 ans de lien étroit avec la griffe de la rue Cambon. S'il avait rendu le style Chanel reconnaissable entre tous, Karl Lagerfeld a également transformé la maison de couture en une marque extrêmement profitable.
Pour la première fois l'an dernier, la maison fondée par Coco Chanel avait levé le voile sur ses performances financières, jusqu'alors tenues secrètes, en faisant état d'un chiffre d'affaires de quelque 8,3 milliards d'euros pour l'année 2017.
Ces chiffres placent Chanel sur le podium des plus grosses marques de luxe, avec l'italienne Gucci - dont les ventes en 2018 ont atteint 8,28 milliards d'euros - et surtout Louis Vuitton, qui a "largement dépassé les 10 milliards de chiffre d'affaires" l'an dernier, selon le groupe LVMH.
Mais même sans Karl Lagerfeld, qui incarnait à lui seul Chanel, "la maison est dans une position de force qui n'est pas en doute, sa désirabilité reste importante, il n'y aucun souci à se faire pour les affaires dans les années à venir", résume à l'AFP Luca Solca, analyste Luxe chez Bernstein.
Comparant Chanel à "une Ferrari de la mode et du luxe", il évoque son "+business model+ idéal": outre le prêt-à-porter et la haute couture "qui lui permettent d'être sélectif" en raison de prix élevés, la marque s'est également largement diversifiée dans les cosmétiques et les parfums "et touche ainsi la classe moyenne, qui accède à la marque via un parfum ou un rouge à lèvres". Dans l'immédiat selon lui, la disparition de Karl Lagerfeld "va susciter un très fort intérêt de la part des consommateurs pour la dernière collection du couturier, avec une intention, presque, de collectionneur".