Cesare Battisti, expulsé de Bolivie, attendu en Italie

Cesare Battisti, ex-activiste d'extrême gauche italien condamné à perpétuité en Italie pour quatre meurtres, est attendu lundi midi 14 janvier à Rome où il doit être emprisonné, après avoir été expulsé par la Bolivie.

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Cesare Battisti, expulsé de Bolivie.

L'avion qui doit le ramener en Italie a décollé dimanche 13 janvier, selon des journalistes de l'AFP, vers 17h00 locales (21h00 GMT) de l'aéroport international de Santa Cruz (est de la Bolivie) où il avait été capturé samedi soir 12 janvier après une cavale d'un mois.
L'appareil - un Falcon 900 siglé du drapeau italien - est attendu à l'aéroport romain de Ciampino vers 12h30 (11h30 GMT) lundi 14 janvier. Le ministère de l'Intérieur italien avait confirmé que l'appareil avait bien décollé de Santa Cruz avec Cesare Battisti à son bord. L'annonce s'accompagne d'une photo de l'ex-militant gauchiste assis dans l'avion, apparemment sans menottes, une couverture sur les jambes.
"L'avion avec Cesare Battisti vient de décoller en direction de l'Italie: je suis fier et ému !", s'est félicité le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini sur Twitter.
"L'Italie l'attend"
"Il rentrera directement de la Bolivie. De cette façon, l'ex-terroriste purgera la peine prononcée par la justice italienne: la perpétuité!", a précisé le ministre italien de la Justice Alfonso Bonafede sur son compte Twitter.
Dans un entretien à la télévision italienne Rainews24, le ministre a expliqué dimanche que le Brésil ne prévoit pas de peines à perpétuité. Dans le passé un accord avait donc été signé avec ce pays prévoyant de réduire la peine à 30 ans de prison, l'Italie préférant faire ce compromis pour récupérer le fugitif. Ceci n'est toutefois plus d'actualité avec une expulsion depuis la Bolivie.
Il doit être placé dans la prison de Rebibbia à Rome. Les geôles italiennes attendent Cesare Battisti "non pas à cause de ses idées politiques, mais bien pour les quatre crimes qu'il a commis ainsi que pour divers délits liés à la lutte armée et au terrorisme", a commenté le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte. Condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour quatre homicides et complicité de meurtres dans les années 1970 - les "années de plomb" en Italie -, Cesare Battisti, 64 ans, vivait en exil au Brésil depuis 2004, après avoir passé près de 15 ans en France.
L'Italien avait refait sa vie dans ce pays où il a un jeune fils mineur de mère brésilienne, une paternité sur laquelle il comptait d'ailleurs pour le protéger légalement d'une extradition du Brésil. Il a toujours clamé son innocence.
Le président brésilien Jair Bolsonaro a félicité dimanche sur Twitter "les responsables de la capture du terroriste Cesare Battisti". En 2010, ce dernier avait bénéficié d'une décision du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, du Parti des Travailleurs (PT), qui avait bloqué son extradition vers l'Italie pourtant autorisée par la Cour suprême.
Le 13 décembre, un juge de la Cour suprême du Brésil avait ordonné l'arrestation de Cesare Battisti "en vue d'une extradition". L'acte d'extradition avait été signé le lendemain par le président conservateur Michel Temer, auquel Jair Bolsonaro a succédé le 1er janvier. Mais les autorités brésiliennes avaient ensuite perdu sa trace. Selon une source gouvernementale bolivienne, il est entré "de manière illégale dans le pays".
Le fils du président brésilien, le député Eduardo Bolsonaro, a commenté l'arrestation en italien sur Twitter: "le Brésil n'est plus une terre de bandits. Matteo Salvini, le +petit cadeau+ va arriver".
La prison, pas "la plage"
M. Salvini a remercié les forces de l'ordre italiennes et étrangères qui ont permis l'arrestation d'"un délinquant qui ne mérite pas une vie confortable à la plage, mais de finir ses jours en prison".
Le chef de La Ligue (extrême droite), homme fort de l'Italie, n'a pas manqué aussi d'adresser des remerciements à Jair Bolsonaro, son nouvel allié. Cesare Battisti avait été repéré "avec certitude" en Bolivie, la semaine dernière à Santa Cruz, où une opération avait été préparée avec la police bolivienne, a-t-on appris auprès du gouvernement italien.
"Battisti a été arrêté dans la rue, il n'était pas armé et n'a pas opposé de résistance. Il a répondu à la police en portugais et montré un document brésilien qui confirmait son identité. Désormais l'Italie l'attend", ont ajouté des sources au ministère de l'Intérieur.
Une vidéo prise par la police italienne peu avant l'arrestation montre Cesare Battisti déambulant dans la rue, titubant légèrement, méconnaissable derrière des lunettes noires et portant barbe et moustache. Il a été arrêté avec moins de deux dollars en poche et "sentant l'alcool", selon une source proche de l'enquête.
L'ex-militant gauchiste avait demandé le statut de réfugié politique à la Bolivie mais La Paz n'avait pas donné suite à sa requête, selon le Défenseur des droits bolivien, David Tezanos. L'arrestation de Cesare Battisti a été unanimement saluée en Italie, à droite comme à gauche. Le président de la République Sergio Mattarella espère qu'il sera "rapidement remis à la justice italienne, afin qu'il purge sa peine pour les graves crimes" commis en Italie.
Par ailleurs, Matteo Salvini a annoncé dimanche soir 13 janvier qu'il comptait réclamer rapidement à la France d'autres ex-militants d'extrême gauche condamnés pour meurtre après l'arrestation de Cesare Battisti, longtemps protégé par Paris.

AFP/VNA/CVN

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