Les évolutions ces dernières semaines dans cette région montrent que les différends territoriaux prolongés risquent de déboucher sur une crise mondiale, ont-ils averti lors de la conférence organisée par le Centre Wilson sur le thème "Les Philippines, le Vietnam, et les différends territoriaux en Mer Orientale".
Les chercheurs ont épinglé l’absurdité et l’illégalité de la prétendue "ligne de langue de bœuf" ou "ligne à neuf tronçons", une invention de toutes pièces qui consiste en un périmètre délimitant très généreusement les possessions chinoises en Mer Orientale, une artère maritime vitale pour le commerce international.
Un bateau de la Surveillance des ressources halieutiques du Vietnam est attaqué par le canon à eau de forte puissance d'un bateau de la Chine. |
"C’est là la source de tous les problèmes", a souligné Hoàng Anh Tuân, directeur de l’Institut d’études diplomatiques et stratégiques dépendant de l’Académie diplomatique du Vietnam, appelant la communauté internationale à exiger de la Chine de s’expliquer sur sa ligne revendiquée.
"La +ligne à neuf tronçons+ est dépourvue de bases juridiques, de coordonnées précises, de gestion administrative effective par la Chine", a-t-il indiqué, ajoutant que cette revendication et les arguments équivoques qui s’ensuivent ne peuvent pas persuader de nombreux chercheurs chinois.
La Docteure Aileen Baveria, de l’Université des Philippines, a mis l’accent sur les manifestations unilatérales de souveraineté chinoises dans le cadre de la "ligne à neuf tronçons" avec l’appui des forces civiles, paramilitaires et militaires.
Robert Daly, directeur de l’Institut de Kissinger sur la Chine et les États-Unis, a estimé que les parties impliquées ne se sont pas encore entendues sur la nature de ces différends et n’ont pas encore engagé des négociations sur les mesures pour les contrôler de manière pacifique, raison pour laquelle les différends risquent de dégénérer en crise mondiale.
Début mai 2014, la Chine a effrontément implanté sa plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 escortée par une armada de navires, dont plusieurs bâtiments de guerre, et des avions dans la zone économique exclusive et le plateau continental du Vietnam.
Les navires chinois ont encerclé, harcelé et pourchassé les bateaux de pêche vietnamiens, voire blessé et menacé la vie de pêcheurs vietnamiens. Le 26 mai 2014, un navire de pêche chinois a coulé un bateau de pêche vietnamien dans une pêcherie traditionnelle de l’archipel de Hoàng Sa (Paracel) du Vietnam.
"Il s’agit d’une invasion, et d’une violation du droit international et de la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale", a déclaré Hoàng Anh Tuân à l’Agence Vietnamienne d’Information à Washington en marge de la conférence.
Atteintes à la souveraineté, aux droits
souverains et à la juridiction du Vietnam
Les agissements chinois constituent une atteinte évidente à la souveraineté, aux droits souverains et à la juridiction du Vietnam en Mer Orientale. Ils vont à l'encontre du droit international, de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM) et de la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) dont la Chine est partie. Ces actes ont menacé et menacent sérieusement la paix, la stabilité, la sécurité et la sûreté de la navigation en Mer Orientale.
Le Vietnam a fait preuve de retenue maximale et exprimé sa bonne volonté, utilisé tous canaux de dialogue et de contact à différents niveaux avec la Chine pour protester et demander à la Chine de retirer immédiatement sa plate-forme pétrolière et ses navires des eaux vietnamiennes, et de ne pas laisser reproduire d'actes similaires.
Pourtant, jusqu’à présent, la Chine n’a pas répondu à ces requêtes légitimes, en calomniant au contraire le Vietnam et en poursuivant l'usage de la force, et multipliant ses actes d'intimidation et ses atteintes qui sont de plus en plus périlleuses et sérieuses.
VNA/CVN