Cérémonies du Têt au palais royal de la dynastie des Nguyên

Le Têt est toujours considéré comme la plus importante fête de l’année. Sous la dynastie des Nguyên, le palais royal accueillait le passage à la Nouvelle Année avec de nombreuses cérémonies solennelles.

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L’empereur Khai Dinh visitant le palais Diên Tho pour présenter ses meilleurs vœux de bonne santé à sa mère à l’occasion du Nouvel An lunaire.
Photo : Archives/VNA/CVN

Le Centre national des archives N°1 possède de nombreux châu ban (texte ou document scellé du sceau rouge cinabre) de la dynastie des Nguyên (1802-1945), donnant notamment de précieuses informations sur la manière dont se déroulait le Têt à la cour royale.

On peut y trouver par exemple la requête du ministère des Affaires publiques signée par le roi Tu Duc en 1874, lors de la 27e année de son règne, qui donna aux soldats et ouvriers le droit de bénéficier des jours fériés du Têt entre le 28e jour du 12e mois et le 8e jour du 1er mois du calendrier lunaire.

Les cérémonies commençaient

Les préparatifs du Têt au palais royal commençaient lors de la cérémonie de lancement du calendrier du Nouvel An lunaire. En effet, la cour impériale fabriquait des calendriers et les distribuait chaque année dans les localités. La cérémonie d’attribution du calendrier lunaire, appelée "Ban Soc", était le plus souvent organisée le 1er jour du 12e mois lunaire. Elle s’est d’abord tenue au palais Thái Hoà.

Puis, sous le règne du roi Thiêu Tri, c’est la porte Ngo Môn (porte du midi) de la citadelle impériale de Huê qui accueillit l’évènement. Le lieu et la date furent fixés lors de la deuxième année du règne de Thiêu Tri (1842) à travers une requête du ministère des Rites et des Cultes qui stipulait que "la cérémonie Ban Soc se tiendra conformément aux règles au 1er jour du 12e mois lunaire à la porte du midi".

Le palais royal n’était pas oublié pour autant puisque y était organisée une cérémonie d’invitation des âmes des ancêtres à venir passer le Têt avec les vivants, appelée cérémonie "Hop huong", généralement célébrée le 22e jour du 12e mois lunaire. Le roi la présidait lui-même. C’était l’occasion de transmettre aux jeunes générations la tradition du culte des ancêtres et de leur apprendre ses rites.

La cérémonie de scellement des sceaux signifiait la suspension symbolique des affaires officielles du trône durant le Nouvel An lunaire. Avant d’être mis dans la boîte scellée, les livres et les sceaux d’or étaient soigneusement nettoyés.

Il existe aussi certains documents sur les détails précis du processus d’organisation des rituels du Nouvel An, des règlements vestimentaires à l’utilisation des feux d’artifice en passant par la sélection des participants. Tous les rituels exprimaient le désir de chasser le mauvais œil de l’année précédente et d’accueillir de bonnes choses pour la Nouvelle Année.

Célébrer la piété filiale et l’arrivée du printemps

Danseurs lors du Nouvel An lunaire au palais royal, sous la dynastie des Nguyên.
Photo : Archives/VNA/CVN

Lorsqu’un piquet de bambou ou "cây nêu" était érigé au palais Thái Hoà lors du rituel royal "Thuong Tiêu", cela voulait dire que le passage à la Nouvelle Année s’approchait à grands pas.

Les célébrations du Nouvel An dans la cour royale étaient solennellement organisées pour honorer la piété filiale et fêter l’arrivée du printemps.

D’après le châu ban de la dynastie des Nguyên, l’empereur se rendait le premier jour du Nouvel An lunaire au palais Gia Tho (ou Diên Tho), lieu de résidence de sa mère, pour lui présenter ses meilleurs vœux de bonne santé, de bonheur et de réussite. Sept coups de canons étaient alors tirés. Après, le roi se rendait au palais Thái Hoà abritant le trône, un des symboles de la puissance de la dynastie féodale, pour célébrer le Nouvel An lunaire avec ses mandarins.

Sous la dynastie des Nguyên, à l’occasion du Nouvel An, le roi récompensait les membres de la famille royale, les mandarins, et accordait des politiques de soutien au peuple.

À plusieurs occasions, pour des raisons exceptionnelles, le roi n’a pas pris part aux célébrations du Nouvel An lunaire. C’est le cas par exemple lors de la 15e année du règne de Tu Duc (1862) car des affrontements aux frontières du pays menaçaient la sécurité. On retrouve dans les archives nationales la requête que les deux ministères des Finances et des Rites et Cultes présentèrent au roi à cette occasion.

Ce sont des documents importants qui permettent d’établir une continuité dans les rites traditionnels du peuple vietnamien, au-delà des aléas politiques de l’histoire.


Nguyên Tùng/CVN

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