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Le sel est mis dans de petits beaux sacs rouges, couleur invoquant la chance, très significative de la période du Nouvel An. |
Photo : CTV/CVN |
Le Réveillon est le moment où les villageois de Trung Hâu, commune de Diên Van, district de Diên Châu, province de Nghê An (Centre), s’empressent d’aller partout vendre du "sel de chance".
Le sel est particulièrement acheté à ce moment où ce produit est non seulement un assaisonnement, mais aussi une "bénédiction" pour souhaiter une Nouvelle
Année prospère et une vie heureuse.
En effet, dans la vie quotidienne, le sel occupe une place importante, juste derrière le riz. Selon le point de vue de la géomancie (feng-shui), il est efficace contre la souillure, dissipe le mal et apporte plus de chance à chaque famille. Son goût est comme une affection passionnée, apportant une richesse aux amis et voisins, à l’harmonie entre mari et femme, aux enfants et à la commodité dans les relations.
C’est pour cette raison qu’une grande partie de la population a l’habitude d’acheter du sel et de le ramener à la maison lors de la Nouvelle Année. En raison de la demande élevée, les villageois de Trung Hâu mobilisent autant de membres de leur famille que possible pour vendre du sel lors de cette dernière nuit de l’année.
Un mois de salaire en quelques heures
"Souvent, travailler toute une année ne rapporte pas autant que de vendre du sel quelques jours pendant le Têt !", indique joyeusement Hô Thi Huê, 55 ans. Avec plus de 40 ans de pratique derrière elle, Mme Huê est l’une des plus anciens vendeurs de sel du village de Trung Hâu.
Elle raconte qu’auparavant, les gens achetaient du sel, contenu dans un bol ou une boîte. On considère qu’au début de l’année, le bol de sel doit être plein avec le souhait d’une Nouvelle Année réussie. Actuellement, le sel est mis dans de petits beaux sacs rouges, couleur invoquant la chance, très significative de la période du Nouvel An.
"Chaque sac contient peu de sel et se vend 10.000 dôngs. Les plus beaux, les plus sophistiqués, se vendent 20.000 dôngs/pièce. Tout le monde est excité d’en acheter", partage Mme Huê.
Vendeuse du sel depuis plusieurs années, elle sait que le soir du 30e jour du 12e mois lunaire, les gens affluent dans le parc ou le centre- ville pour admirer les feux d’artifice et attendre le moment sacré du passage au Nouvel An. Après, ils achètent souvent des sacs de sel et d’allumettes ou des boutons pour porter chance.
"Lors du Têt 2019, j’ai pu vendre 200 petits sacs, soit 10 kg de sel. En une seule soirée, je gagnais près de 3 millions de dôngs, soit mon revenu d’un mois entier normalement", se souvient Mme Huê.
"En hiver, il fait froid. Quand tout le monde se réunit pour accueillir la Nouvelle Année, des vendeuses ambulantes comme nous doivent transporter du sel à vendre avec les mains froides et les pieds engourdis. Bien que ce soit un travail difficile, je ne me sens pas triste, au contraire, je me sens heureuse car j’apporte de la chance à tout le monde", sourit-t-elle. Une joie pour les saliniers qui doivent travailler dur toute l’année comme Mme Huê.
Perpétuer les traditions
Lors du Réveillon, beaucoup de personnes achètent des sacs de sel et d’allumettes ou des boutons pour porter chance. |
Photo : BDT/CVN |
Selon cette femme, le sel est le produit le moins cher, de sorte que les acheteurs ne négocient presque jamais, surtout au Réveillon. Normalement, sur un ancien vélo, elle transporte des dizaines de kilogrammes de sel à vendre. Après toute une journée, elle revient à la maison avec la voix rauque. Pourtant, à cette occasion spéciale, la vente de sel est beaucoup plus facile.
C’est peut-être pour cette raison que le village de Trung Hâu compte des centaines de vendeurs de sel, des jeunes aux moins jeunes, des femmes aux hommes, tous en vendant la dernière nuit de la fin de l’année. Comparée à la fabrication du sel dans les champs, la vente ambulante est beaucoup moins fatigante.
Auparavant, la commune de Diên Van disposait de 400 ménages engagés dans la production de sel. Chacun comptait au moins une personne qui travaillait comme vendeur, dont la plupart étaient des femmes. Mais aujourd’hui, le sel n’est plus en mesure de les nourrir car le prix est trop bas et ne peut être fabriqué que quatre mois par an. C’est pourquoi il n’y a plus qu’une cinquantaine de familles pratiquant ce métier. Cependant, lors du Têt, tout le village est ravi car c’est la période la plus heureuse de l’année.
"La vente du sel au début de l’année nous permet non seulement de gagner un revenu supplémentaire mais aussi de contribuer à la préservation des coutumes traditionnelles", conclut Mme Huê.
Huong Linh/CVN