Cent ans au Viêt Nam en finale du Prix Boccace

Le recueil de nouvelles Cent ans au Viêt Nam, du Français André Bouny, est l’un des cinq ouvrages sélectionnés pour la finale du Prix littéraire Boccace 2015. Le lauréat sera annoncé le 31 juin prochain, lors de la Fête de la Nouvelle au château de Chamerolles (Loiret).

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Des «éclats de vies». Présentés dans l’ordre chronologique, tous se déroulent au Vietnam, de 1913 à nos jours. Un siècle est ainsi évalué à l’aune des destins individuels que la colonisation et les guerres ont brisés, ou sur lesquels elles ont dramatiquement influé. Pourtant, sous le poids de l’histoire, la corde personnelle ne rompt pas. Et, au-delà même des situations et des personnages qui illustrent cette inaliénable résistance, le mérite principal de ces textes et de la langue qui les porte est peut-être de parvenir à nous pénétrer de la musique aux accents si particuliers que délivre l’âme persistante d’un peuple. C’est ainsi que les Éditions Sulliver, qui ont publié Cent ans au Viêt Nam le 9 octobre 2014 en France, présentent ce recueil de 192 pages.

Un livre pour les lecteurs français

Ce recueil composé de 13 nouvelles a été envoyé à la 5e édition du Prix Boccace 2015, un prix littéraire français qui récompense l’auteur d’un recueil de nouvelles destiné aux adultes et publié en langue française. Cent ans au Viêt Nam a devancé 35 autres ouvrages en compétition pour être dans la liste des cinq finalistes. Le jury donnera son verdict le 31 juin prochain au château de Chamerolles, dans le Département du Loiret, en se basant sur les principaux critères de sélection que sont la qualité de l’écriture, l’intérêt de chaque nouvelle et la cohésion de l’ensemble du recueil.

Si les 13 textes de ce recueil sont des nouvelles autonomes, ils se lisent aussi comme la chronique incisive d’un siècle. Le recueil emmène les lecteurs vers l’année 1926, dans ce qui est encore l’Indochine. La vie des coolies vietnamiens est de peu de prix dans la plantation d’hévéas qu’un colon français dirige d’une main de fer. Ou encore au présent, en 2014, où bon nombre de familles vietnamiennes épuisées portent le fardeau de créatures monstrueuses : leurs enfants, victimes de l’agent orange largué par l’armée américaine pendant la guerre.

Son auteur André Bouny.

L’auteur, un homme attaché au Vietnam

Né en 1951, André Bouny, étudiant en odontologie à Paris, proteste contre la guerre américaine au Vietnam, dans la rue et par ses peintures exposées au Grand Palais. Il a enchaîné les voyages dans ce pays, y a adopté deux enfants, puis fondé l’Association DEFI Vietnam. Il a publié une centaine d’articles sur la guerre chimique et conduit le Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l’agent orange/dioxine. Il intervient notamment au Conseil des droits de l’homme à l’ONU. En 2010, il a publié aux éditions Demi Lune Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam, préfacé par Howard Zinn. Il est l’initiateur de l’actuelle procédure française - contre 26 compagnies chimiques américaines ayant fabriqué l’agent orange - intentée par Trân Tô Nga et conduite par William Bourdon et ses collaborateurs.

André Bouny et la rédactrice en chef du Courrier du Vietnam, Nguyên Thu Hà, lors d'une rencontre à Paris.

Linh Thao/CVN

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