Mettre sur pied une formation de maquilleur en effets spéciaux

Depuis la naissance du cinéma vietnamien, il y a près de 70 ans, le pays ne possède aucune formation professionnelle pour devenir maquilleur spécialisé en effets spéciaux. «Une triste réalité», estime Trinh Xuân Chinh, maquilleur vietnamien reconnu.

La plupart des maquilleurs en effets spéciaux viennent donc des filières de maquillage traditionnel.

Depuis peu, le cinéma vietnamien met en scène des personnages qui marquent les spectateurs. Et ce à cause de leur maquillage. Ainsi, les spectateurs du film Thiên mênh anh hùng (Lettre de sang) ne peuvent oublier l’image d’une jeune fille avec la bouche cousue, maquillée par Mai Anh. Ou le visage déformé du chef d’une bande de malfrats ayant un seul œil, une cicatrice et un sourire cruel, réalisé par Khuong Ngoc. Ils ne peuvent pas non plus se défaire de l’image d’un nez déformé sur un visage souillé de sang, conçu par Trang Nhung dans le film Scandal – hào quang tro lai (Scandale - l’auréole qui revient). À souligner aussi une série de maquillage de fantômes très réussi, dans les films Doat hôn (Ravir l’âme), Qua tim mau (Le cœur de sang) et Chung cu ma (Immeuble de fantôme).

S’adapter au développement de l’industrie du cinéma

Donner les traits d’un personnage historique à un acteur ou le vieillir demande un gros travail. Pour les fantômes, un maquillage réussi doit faire peur au spectateur. «Il est très difficile de faire croire aux spectateurs qu’une personne de 28 ans en a 82», partage le metteur en scène Nguyên Quang Dung.

Il est très difficile de faire croire aux spectateurs qu’une personne de 28 ans en a 82.

Ainsi, «pour le film Da cô hoài lang (Nostalgie du mari pendant la nuit), j’ai pris beaucoup de temps pour déterminer l’apparence du personnage et fait appel à des maquilleurs étrangers», ajoute-t-il.

Jusqu’à aujourd’hui, un seul cours de formation en maquillage en effets spéciaux (2006 – 2009), organisé par l’Université de scène et de cinéma de Hô Chi Minh-Ville, a été mis sur pied. Douze élèves seulement l’ont suivi.

La plupart des maquilleurs en effets spéciaux viennent donc des filières de maquillage traditionnel. Ils apprennent par la pratique, en s’inspirant de leurs collègues. Face à cette situation, Trinh Xuân Chinh organise donc régulièrement des cours de formation pour le maquillage en effets spéciaux, malgré qu’il ait pris sa retraite il y a une dizaine d’années.

Pour les fantômes, un maquillage réussi doit faire peur au spectateur.
Photo : thanhnien/CVN

Les produits utilisés par les maquilleurs vietnamiens proviennent de l’étranger ou sont faits maison. Le maquilleur Tony Nguyên donne toujours la priorité aux produits provenant des États-Unis.

À noter que peu de producteurs peuvent se permettre d’avoir recours à du maquillage de qualité à cause du manque de financement. «Parfois, les maquilleurs ne peuvent pas perfectionner leurs personnages comme ils souhaitent, partage Lilian Trân, maquilleur. Mais le domaine du maquillage vietnamien est en train de changer pour s’adapter au développement de l’industrie du cinéma».

Câm Sa/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top