>>Départ des Casques bleus vietnamiens pour le Soudan du Sud
>>Les Casques bleus vietnamiens ont créé des miracles
>>Les Casques bleus vietnamiens font le point sur la prévention du COVID-19
Membres de l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°2 avant leur départ pour le Soudan du Sud, en novembre 2019. |
Photo : Duong Giang/VNA/CVN |
"C’est le moment où le vol C17 a atterri à l’aéroport international de Nôi Bài à Hanoï après avoir décollé de Djouba, la capitale du Soudan du Sud, qui m’a le plus touché. Ma joie de retourner dans mon pays et de retrouver ma famille après près de 18 mois d’absence était incommensurable...", partage Cao Thuỳ Dung, infirmière en chef de l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°2, après son retour au Vietnam le 24 avril 2021 avec ses collègues.
"Lorsque nous avons appris que l’hôpital et son personnel devaient rester plus longtemps dans la région, nous étions naturellement nombreux à nous sentir déprimés", avoue le capitaine et docteur Nguyên Viêt Phuong, chef du Département interne et des maladies infectieuses, aussi chef de l’équipe de traitement du COVID-19 de cet hôpital de campagne.
"À ce moment-là, on ne savait pas quand on pourrait rentrer. Mais en tant que soldats, nous nous sommes rapidement ressaisis et avons clairement défini notre nouvelle mission. Nous avons compris qu’il était courant pour les forces de maintien de la paix de l’ONU de prolonger leurs missions dans des conditions normales, alors le faire pendant une pandémie n’était pas inhabituel", ajoute-t-il.
Surmonter la crise sanitaire
Des Casques bleus de l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°2 saluent leurs proches avant leur départ pour le Soudan du Sud, en novembre 2019. |
Photo : Duong Giang/VNA/CVN |
Le COVID-19 a frappé pour la première fois le Soudan du Sud en avril 2020 et l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°2 a été confronté à une pénurie d’équipements et de fournitures médicales dès le départ. Les marchandises en provenance du Vietnam ont commencé à se tarir, tandis que le réapprovisionnement local n’a pas été possible en raison de la fermeture des frontières du Soudan du Sud et de la suspension des vols internationaux et intérieurs.
Le Soudan du Sud est gravement affecté par une décennie de conflit, la vie des habitants étant confrontée à des difficultés et de mauvaises conditions de santé. Le pays était déjà assez fragile avant même le “tsunami” du COVID-19. "Nous devions épargner chaque masque et chaque médicament pour assurer la prévention de la pandémie et le traitement des patients. Et nous savions que le nombre de ces derniers augmenterait fortement à mesure que la pandémie se propagerait", se souvient le lieutenant-colonel et docteur Vo Van Hiên, directeur de l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°2.
Cet établissement du Vietnam était déployé à Bentiu, un site connu pour ses conditions difficiles. Ici, les officiers de l’ONU se relayent constamment entre les unités, ce qui augmente potentiellement le risque de contagion. L’insuffisance des installations et du matériel médical pour dépister le COVID-19 a également aggravé la situation, sans compter que l’hygiène de l’environnement reste généralement médiocre.
Compte tenu de ces difficultés, l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°2 a établi un camp de quarantaine avec l’équipement médical nécessaire, prêt à tout moment à effectuer des procédures médicales d’urgence, à recevoir et traiter les patients atteints de COVID-19.
"Malgré les insuffisances et les difficultés, la hotline de l’hôpital est restée ouverte 24 heures sur 24, sept jour sur sept, afin que tous les cas puissent être signalés", fait savoir M. Hiên.
L’hôpital a fréquemment organisé des séances de formation ainsi que des exercices pour les situations d’urgence. Il a créé un protocole de sécurité pour tout le personnel et les officiers de l’hôpital. Il a également rédigé des plans de préparation au combat pour assurer la sécurité de son personnel en cas de danger.
Rappelant un souvenir inoubliable de ses 18 mois à Bentiu, lorsqu’un officier mongol avait reçu un diagnostic de tuberculose pleurale, le docteur Nguyên Viêt Phuong partage que selon les protocoles de l’ONU, ce militaire aurait normalement dû être transféré dans un hôpital de niveau supérieur ou même renvoyé chez lui. Mais étant donné les circonstances, il a dû rester dans le pays et a été soigné dans l’hôpital même. Son état s’est amélioré de manière significative avec un traitement nécessaire adéquat. Cela a ravi non seulement le patient, mais aussi l’ensemble du bataillon mongol, qui a exprimé sa gratitude envers les médecins vietnamiens.
"Il était le patient le plus grave de l’hôpital, informe le docteur Phuong. Compte tenu du manque d’équipement, nous avons tous travaillé ensemble pour lui offrir le meilleur traitement possible".
Grâce à ses contributions médicales efficaces, l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°2 a reçu de nombreuses louanges de la part des organes de gestion de la Mission des Nations unies à Djouba et Bentiu.
Volonté d’accomplir la mission
Casques bleus vietnamiens lors d’un cours de perfectionnement sur les premiers secours avant leur départ pour le Soudan du Sud. |
Photo : TT/CVN |
De retour au Vietnam en toute sécurité, le personnel hospitalier n’oubliera jamais les jours passés dans des conditions de travail aussi difficiles. L’apparition de la pandémie mondiale est rapidement devenue le plus grand défi pour toutes les opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le monde, au Soudan du Sud en particulier.
Le personnel de l’hôpital se sentait parfois confus et inquiet lorsque la situation politique et sécuritaire dans la région devenait tendue et la pandémie plus complexe, ou lorsque des membres de l’hôpital ou des proches chez eux tombaient malades.
Face à ces épreuves et défis, les Casques bleus médicaux se sont unis pour les surmonter et maintenir la paix et la sécurité internationales, une noble mission pour l’Armée populaire du Vietnam.
"À Bentiu, malgré les nombreuses difficultés auxquelles nous avons été confrontées, comme la pandémie ou le fait d’être loin de chez nous dans un environnement difficile et austère pendant une longue période tout en faisant face à des pénuries de matériel, nous avons toujours gardé à l’esprit la fameuse devise de l’Armée populaire du Vietnam +Chaque mission sera achevée, chaque difficulté surmontée+”, exprime le sous-capitaine et médecin Tu Quang, chef de l’équipe de sauvetage aérien de l’hôpital.
Après 18 mois loin de leur famille et de leur foyer, les soldats de la paix du Président Hô Chi Minh sont extrêmement fiers d’avoir fait partie de cette mission héroïque de l’armée et du Vietnam. Un sacrifice et un dévouement particulièrement digne de fierté pour les femmes soldats vietnamiennes.
"C’est un grand honneur pour moi d’être soldat de l’Armée populaire du Vietnam, de prendre part à des tâches internationales et de contribuer à protéger la Patrie, confie l’infirmière en chef, Cao Thùy Dung. Cela m’a donné une chance de renforcer le prestige et la position du pays ainsi que l’image des femmes vietnamiennes aux yeux des amis internationaux".