Thich Dàm Ngoan, une bonzesse engagée auprès des enfants démunis

Depuis dix ans qu'elle assume la gestion de la pagode de Hôi Long, dans la province de Thanh Hoa, la bonzesse Thich Dàm Ngoan a élevé une vingtaine d’enfants en situation difficile, dont huit orphelins.

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Née dans le district montagneux de Câm Thuy, province de Thanh Hoa, au Centre, Nguyên Thi Tâm a étudié à l’Université des sciences sociales et humaines (relevant de l’Université nationale de Hanoï), puis à la Faculté de médecine de Hanoï. Pour des raisons personnelles, elle est devenue nonne bouddhiste, avec comme nom de baptême Thich Dàm Ngoan.

Diplômée en 2008 de l’Institut du bouddhisme du Vietnam, elle a reçu la charge de gérer la pagode de Hôi Long, dans le district de Hoang Hoa, avec comme tâche de restaurer cet établissement datant de la dynastie des Ly (1010-1225). Grâce aux aides financières de nombreux philanthropes, la pagode a été remise en état. Animée par l’idée que ce lieu ne devrait pas seulement être un endroit spirituel, mais aussi une "maison du cœur" accueillant des personnes en situation difficile, elle a décidé d’y créer un centre caritatif.

Vue générale du centre caritatif dans les locaux de la pagode de Hôi Long.
Photo : Hoàng Dông/CVN

D’apparence chétive mais animée d’une volonté de fer, la bonzesse Thich Dàm Ngoan a fait le vœu de servir le bouddhisme toute sa vie et de soigner les enfants malchanceux. Avant la fondation dudit centre, elle se chargeait de fournir des assistances financières d’environ 500.000 dôngs par mois à une vingtaine d’enfants en situation difficile.

Ensuite, lors de sa mise en fonctionnement en août 2019, la bonzesse née en 1980 a décidé d’accueillir ces petits démunis pour les soigner elle-même. Aujourd’hui, l’établissement prend en charge 11 enfants, la plus petite est âgée de 2,5 mois et la plus grande, de 19 ans, dont un souffrant de maladie cardio-vasculaire et un autre atteint de trisomie 21.

La pagode procède à la production d’encens, d’huiles essentielles de citronnelle et de champignons "môc nhi" (oreilles de Judas).
Photo : Hoàng Dông/CVN

Depuis sa fondation, le centre a souvent accueilli des nouveau-nés abandonnés devant la pagode. Récemment, le 23 avril, un bébé de 2,3 kg y a été déposé. En ce qui concerne le financement, en plus des aides financières des fidèles bouddhistes et des sponsors, la pagode procède à la production d’encens, d’huiles essentielles de citronnelle et de champignons môc nhi (oreilles de Judas).

"Les 400 millions de dôngs par an provenant de la vente de ces produits ne suffisent qu’à la moitié des dépenses pour le soin des enfants. Car il y a les salaires des nounous, cuisiniers, gardiens... sans oublier le paiement des repas, frais d’études, outils d’apprentissage, etc. Tout cela s’élève à une centaine de millions de dôngs par mois, y compris des frais d’hospitalisation lorsque les enfants tombent malades", partage la bonzesse.

Une maison du cœur

À l’initiative de Thich Dàm Ngoan, chaque enfant doit porter de beaux noms, riches de sens comme Bao Minh (intelligent et lumineux), Binh An (paix), Binh Minh (aurore), Bao An (sécurité) ou encore Hai Yên (salangane). "L’objectif est d’offrir aux petits démunis de la chance et du bonheur dans l’avenir", souhaite-t-elle.

Les enfants portent de beaux noms, riches de sens, qui leur apporteront de la chance et du bonheur dans l’avenir.
Photo : Hoàng Dông/CVN

"Nourrir un bébé orphelin est difficile. Nous avons si peu de moyens", avoue-t-elle. Et d’insister : "Chacun est soigné par une nounou individuelle". Le plus grand bonheur de Thich Dàm Ngoan, c’est lorsque des enfants sont repris par leur famille, après un certain temps de vie dans la pagode. "Jusqu’à ce jour, sept enfants sont retournés dans leur famille", informe-t-elle. "Lorsque mes petits grandissent, ils pourront choisir de me quitter. Mais, j’espère qu’ils se souviendront toujours de cet endroit. Ils pourront y retourner n’importe quand. C’est leur maison", confie Thich Dàm Ngoan.

En plus de soigner des enfants démunis, la bonzesse n’oublie pas de perfectionner ses qualifications professionnelles. Elle a confié qu’elle rêvait autrefois de suivre des études à l’étranger dans la médecine et la pharmacie pour prodiguer elle-même des soins. Récemment, elle a obtenu une autorisation pour étudier en République de Corée. Mais, elle a dû abandonner ce projet pour se consacrer entièrement aux petits. "Parce qu’ils ont vraiment besoin de moi", confie-t-elle.

Pour ses contributions remarquables, la bonzesse Thich Dàm Ngoan s’est vue décerner, en novembre 2020, le satisfecit de "Modèle exemplaire pour la communauté".
Photo : Hoàng Dông/CVN

La bonzesse a aussi mis en œuvre plusieurs programmes d’assistances aux victimes des inondations dans le Centre, en plus de fournir des contributions financières, d’une centaine de millions de dôngs, pour construire des écoles, faire des dons aux enfants et offrir des soins à des habitants en situation de précarité vivant dans les régions reculées des districts de Muong Lat, Quan Son et Quan Hoa.

"Nous, les responsables locaux, apprécions hautement ses activités. Nous espérons qu’il y aura de plus en plus de personnes de cœur comme elle afin de sauver les enfants en situation difficile", espère le chef de la Commission de propagande et d’éducation du Comité du Parti du district de Hoang Hoa, Lê Anh Tuân.

Pour ses contributions remarquables, la bonzesse Thich Dàm Ngoan s’est vue décerner, en novembre 2020, par le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, le satisfecit de "Modèle exemplaire pour la communauté".


Thanh Tuê/CVN

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