Canada, États-Unis et Mexique entament la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain

Le Canada, les États-Unis et le Mexique entament mercredi 16 août des discussions pour renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA ou NAFTA en anglais - North American Free Trade Agreement), à la demande de Donald Trump qui en a fait une priorité de sa politique.

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La frontière entre les États-Unis et le Mexique, à San Diego, le 11 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les négociateurs des trois pays seront réunis jusqu'à dimanche dans la capitale américaine pour moderniser cet accord commercial, en vigueur depuis 1994 et qui a fait bondir leurs échanges commerciaux.

"Nous sommes en train de renégocier les accords commerciaux pour qu'ils soient bons pour les travailleurs américains. Il était temps", a déclaré Donald Trump à l'avant-veille de l'ouverture des négociations.

Le président n'a eu de cesse de dénoncer l'ALENA, "un désastre", lui attribuant la responsabilité de nombreuses disparitions d'emplois aux États-Unis.

Il a sur cette question le soutien d'une partie de l'opposition démocrate. L'une des parlementaires de ce parti, Rosa DeLauro, a affirmé mardi 15 août que "l'ALENA est directement responsable de la délocalisation d'un million d'emplois bien rémunérés".

Washington entend surtout mettre sur la table des négociations le problème du déséquilibre de sa balance commerciale avec le Mexique, qui, depuis la signature du traité, est passée d'un excédent de 1,6 milliard de dollars à un déficit de 64 milliards de dollars.

L'ALENA est devenu vital pour l'économie mexicaine : 80% des exportations mexicaines, essentiellement des biens manufacturiers comme les voitures mais aussi des produits agricoles, sont destinées aux États-Unis.

"Le déficit est un problème de taille auquel nous devrons nous attaquer", a fait savoir mardi 15 août un responsable du ministère du Commerce américain, sous couvert d'anonymat.

Jaime Zabludovsky, qui avait négocié l'accord original pour la partie mexicaine, a toutefois rétorqué que le problème du déficit américain ne pouvait se résoudre "dans une relation commerciale".

"Le déficit est lié à une situation macroéconomique: les États-Unis sont une économie qui dépense plus qu'elle ne produit", a-t-il fait valoir, relayant les arguments de nombreux économistes.

Le point de départ de la renégociation de l'Aléna est de parvenir à "un accord commercial plus équilibré favorable aux emplois bien rémunérés pour les Américains et contribuant à la croissance économique des États-Unis", a insisté le responsable américain du ministère du Commerce.

"Politesse et force"

La structure d'une usine Ford, dans le désert de San Louis Potosi, au Mexique, le 11 janvier, que le constructeur automobile américain a cessé de construire préférant développer son industrie dans le Michigan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec le Canada, à la fois plus grand client et plus grand fournisseur d'énergie des États-Unis, le débat devrait être plus apaisé. Car les échanges commerciaux entre les deux pays, qui ont doublé sous l'Aléna, restent globalement équilibrés.

"Ces négociations marquent un moment très sérieux et lourd de conséquences pour nous tous", a néanmoins relevé lundi 14 août la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystie Freeland, qui n'a pas exclu de "vivre des moments dramatiques" lors de cette renégociation.

Les négociateurs canadiens seront à Washington avec une attitude constructive mais ferme, a-t-elle insisté, notant que "la politesse et la force ne sont pas contradictoires".

"Nous nous engageons à conclure un bon accord, pas n'importe quel accord", a-t-elle également expliqué.

Un point de cristallisation sera sans doute la révision du mécanisme de règlement des litiges commerciaux, connu sous le nom de "chapitre 19", qui permet d'arbitrer les différends en matière de droits compensateurs et de dumping.

Les États-Unis entendent supprimer ce dispositif qui, jusqu'à présent, a été favorable au Canada sur le contentieux du bois de construction.

Ce litige a connu de nombreux rebondissements depuis 1983, les producteurs américains accusant leurs homologues canadiens d'exporter ce bois aux États-Unis à un prix de dumping, c'est-à-dire inférieur aux coûts de production.

Sur la question du "chapitre 19", les Canadiens pourront compter sur le soutien des Mexicains qui souhaitent eux aussi le maintien de ce dispositif.

Ce mécanisme garantit "neutralité et objectivité au moment de résoudre un contentieux et il évite que ces questions ne soient traitées devant un tribunal américain, canadien ou mexicain", a commenté Ernesto Cordero, sénateur mexicain du Parti action nationale (PAN, opposition).

Les discussions de cette semaine constituent le premier round d'une série organisée à tour de rôle dans les trois pays. Le deuxième round aura lieu au Mexique le 5 septembre avant le troisième au Canada à une date non communiquée.

Malgré les nombreux points de divergences, les Américains comptent aller vite. "Nous avons un agenda très agressif pour cette négociation", a dit le responsable américain.

AFP/VNA/CVN

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