>>Californie : les incendies dévastateurs restent hors de contrôle
Un incendie monstre menace la ville de Montecito, au Nord de Los Angeles (Californie), le 11 décembre aux États-Unis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le principal brasier, baptisé "Thomas", a brûlé près de 95.000 hectares et n'est contenu qu'à 20%, selon un bilan de l'agence californienne de lutte contre les incendies, Calfire.
En 24 heures, il n'a toutefois progressé que d'un millier d'hectares dans les comtés de Ventura et de Santa Barbara. Des ordres d'évacuation ont été pris pour les zones menacées des villes de Montecito, Summerland et Santa Barbara.
À Carpinteria, une localité côtière au nord-ouest de Los Angeles, les flammes ont calciné les feuilles des palmiers dont il ne reste que les troncs, devant des carcasses de voitures calcinées alors que plusieurs bâtiments sont en ruine. La végétation sur la colline est carbonisée.
Quelques habitants, comme Ken Coffey, n'ont pas obéi aux ordres d'évacuation. "Je vais peut-être brûler mais c'est la façon la plus honorable de défendre sa maison", explique-t-il.
Il affirme avoir vu "des flammes de 60m" en haut des plus grands arbres, alors que le thermomètre affichait plus de 60 degrés dans la nuit de lundi 11 décembre à mardi 12 décembre.
"C'était vraiment dangereux", dit-il, saluant le courage des pompiers qui "s'aspergeaient d'eau les uns les autres avant de repartir" dans la fournaise.
Près de 6.400 soldats du feu se relaient depuis une semaine alors que le danger reste "extrême", avec des vents qui soufflent entre 25 et 65km/h, selon les services météorologiques de Los Angeles.
Ils n'ont pas pu sauver la maison de Don Thompson, un pilote de ligne à la retraite, dont il ne reste que deux cheminées. "Il y a eu des larmes" quand il a découvert le spectacle de désolation, dit il, avouant avoir aussi trouvé une forme de "majesté" dans le brasier : "C'est la destruction, mais c'est aussi la nature et sa beauté".
Nuit blanche
Les multiples foyers de "Thomas" ont enseveli tous les alentours à des kilomètres à la ronde dans un épais nuage de fumée qui bloque la visibilité à 50m et rend l'air irrespirable.
Des habitants de Santa Barbara portent des masques pour se protéger des fumées toxiques et des cendres provoquées par un incendie qui ravage le Nord de Los Angeles, le 12 décembre aux États-Unis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des cendres flottaient dans l'air sur le parc de Toro Canyon où, avec une vingtaine de camions, les pompiers ont établi une base.
"On tente de faire une ligne pour stopper le feu mais on est vraiment handicapés par la fumée qui empêche les avions de larguer le retardant", les produits chimiques utilisés pour combattre les incendies, a expliqué le capitaine Don Camp.
"Le feu est difficile à contrôler à cause du taux d'humidité proche de zéro, des températures au-dessus de la normale et des vents de Santa Ana", a-t-il ajouté, alors qu'il s'attendait à passer une nouvelle nuit blanche pour combattre les flammes.
"Thomas" est l'incendie "le plus vaste jamais enregistré dans le comté de Ventura en terme de taille, et le cinquième dans l'histoire" de la Californie, selon les services météorologiques de Los Angeles.
D'autres foyers au sud de la mégapole californienne sont désormais maîtrisés à plus de 90%.
Au total, les feux ont détruit plus de 100.000 hectares et provoqué l'évacuation de centaines de milliers de personnes. Ils ont fait un seul mort et quelques blessés, selon les secours.
Selon la chaîne TV locale ABC7, les dégâts de "Thomas" sont estimés à environ 48 millions de dollars.
L'année 2017 a été la plus meurtrière en Californie à cause d'incendies. Plus de 40 personnes sont mortes en octobre dans plus d'une dizaine de feux qui ont ravagé une partie du nord viticole, ont rasé plus de 10.000 bâtiments et brûlé plus de 73.000 hectares.