Des milliers de sampans, des norias de péniches se croisent dans un fracas sonore pétaradant. L'effervescence qui règne en ces lieux est maximale à l'approche de la fin de l'année. Pascal Bygay, 40 ans, de nationalité française, employé au Crédit Suisse, et sa petite amie Estelle Sedilot, 30 ans, fonctionnaire à Paris, voyagent pour la première fois au Vietnam. C'est aussi la première fois qu'ils se rendent au marché flottant de Cai Bè. Le spectacle qui se déroule sous leurs yeux est pour le moins insolite à première vue. Regarder ces marchands faire affaire grâce à la vente de mangues, pamplemousses et autres jaques vendus à même l'eau n'est pas chose commune lorsque l'on est Français ! Comme souvenir, Estelle a craqué pour une corbeille et des sandales faites à partir de tiges de jacinthes d'eau.
Un groupe d'une dizaine de touristes allemands en visite au Vietnam par le biais du voyage organisé par la compagnie Dông Duong s'est rendu au marché de Cai Bè par bicyclette. C'est une impression très particulière pour eux de constater à quel point l'eau s'est rendue maître des lieux et surtout de voir comment s'est adaptée la population à cette donnée, avec notamment ce grand marché flottant. Le sourire que les voyageurs affichent ne trompe pas : les barques chargées de jacques, de durians, de ramboutans, de pamplemousses et d'autres fruits qu'ils découvrent au fur et à mesure des flots leur proposent un spectacle inoubliable. Peter Lohmann, expert du marketing de la société allemande Thomas Cook, ne tarit pas d'éloge sur ces paysages au charme envoutant.
Un essor qui profite à tous
Le tourisme fluvial offre aux habitants locaux de nombreux emplois et permet d'augmenter leurs revenus. Nguyên Van Tùng, "capitaine" d'un sampan qui embarque des touristes à la découverte de cette région baignée par les eaux, est très heureux de son travail actuel. Autrefois ouvrier dans une zone franche à Hô Chi Minh-Ville, Tùng éprouvait bien des difficultés à mettre de l'argent de côté. Après avoir fait le choix de retourner au village natal, il a décidé d'acheter un sampan. Bien lui en a pris puisqu'aujourd'hui, son embarcation lui permet de voir le futur sous de meilleurs auspices.
Notre homme n'est pas un cas isolé : d'autres barreurs de sampan à Cai Bè se sentent très attachés à leur travail et sont très heureux de pouvoir travailler dans leur village de toujours. Ils sont ouverts et dévoués aux touristes. Le marché flottant de Cai Bè attire de plus en plus de touristes étrangers comme du pays. Et on les comprend !
Giang Ngân/CVN