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Le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, en conférence de presse à Montreux, le 19 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'opposé d'une Super Ligue "honteuse et égoïste", le président de l'instance Aleksander Ceferin a vanté les mérites de la réforme de l'UEFA, qui "préserve l'importance des compétitions domestiques" selon lui.
Dès 2024, le tournoi va passer de 32 à 36 équipes, ce qui permettra d'attribuer un ticket supplémentaire à la France (au moins trois qualifiés chaque année, contre au moins deux aujourd'hui), si elle garde sa cinquième place au classement UEFA des championnats.
Deux des quatre autres tickets supplémentaires seront attribués au bénéfice de l'historique européen des clubs, via leur coefficient UEFA, ce qui pourrait par exemple permettre à Dortmund, Liverpool ou Arsenal de se qualifier malgré une saison domestique ratée.
Le dernier ticket supplémentaire sera octroyé à un champion national d'un plus petit pays via la traditionnelle "voie des champions" des qualifications à la compétition.
Cent matches de plus
Intangible depuis la saison 2003-2004, la phase de poules sera radicalement remaniée, avec la disparition des huit groupes de quatre équipes qui s'affrontaient en match aller-retour.
À la place, les 36 équipes se disputeront un mini-championnat dans un même tableau, selon le "système suisse" : chacune affrontera au minimum 10 adversaires différents dans une confrontation unique, avec cinq matches à domicile et cinq à l'extérieur.
Le secrétaire général adjoint de l'UEFA, Giorgio Marchetti, en conférence de presse à Montreux, le 19 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les huit premiers au classement final seront qualifiés en huitièmes de finale, et les clubs classés de la 9e à la 24e place se disputeront les huit autres places, via des rencontres aller-retour, comparables à des 16es de finale.
La phase à élimination directe demeurera inchangée, même si "un Final 4" à partir des demi-finales "est à l'étude, sans décision définitive", selon l'UEFA.
Une modification similaire du format de la Ligue Europa et de la Ligue Europa Conférence, nouvelle compétition lancée la saison prochaine, doit être validée prochainement, a expliqué l'UEFA dans un communiqué.
Cette réforme, initialement souhaitée par les plus gros clubs dont certains ont annoncé rejoindre la Super Ligue, implique 100 matches de plus en phase de groupes par rapport au format actuel.
Sur le papier, l'UEFA peut donc espérer nettement gonfler le gâteau des droits TV, alors que l'instance redistribuait déjà quelque 2 milliards d'euros l'an dernier aux participants de la C1.
Les qualifiés, qui bénéficieront chacun de dix rencontres garanties au lieu de six aujourd'hui, pourront de surcroît tabler sur des revenus de billetterie plus élevés, même s'ils ne gagnent pas un seul match.
Des fans à séduire
En matière d'intérêt sportif, la multiplication des confrontations lors de la première phase permet plus d'affiches entre grands clubs avant les huitièmes de finale.
Enfin, le système suisse offre de la souplesse : le nombre de participants comme le nombre de confrontations peuvent être ajustés à l'avenir, sans changer la formule globale.
Inédit dans le sport de haut niveau, ce format doit néanmoins encore séduire les supporters, un pari loin d'être gagné malgré leurs vives réticences à la Super Ligue.
"L'addition de beaucoup plus de matches était l'idée des clubs dissidents", a souligné le réseau de fans Football Supporters Europe dans un communiqué. "Nous refusons d'accepter une solution de compromis élaborée pour contenter des clubs absents simplement parce qu'une pire solution existe".
L'UEFA a enfin repoussé à vendredi 16 avril sa décision finale sur les villes-hôtes de l'Euro de football (11 juin-11 juillet), alors que la compétition pourrait être retirée à Munich, Bilbao et Dublin si elles ne peuvent accueillir de spectateurs.
AFP/VNA/CVN