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Des avions de la compagnie British Airways sur le tarmac de l'aéroport de Londres, le 3 mai. |
"Nous n'avons pas d'autre choix que d'annuler presque 100% de nos vols", indique le transporteur dans un communiqué, ajoutant avoir été contraint à cette décision en l'absence d'information de la part du syndicat Balpa sur le nombre de pilotes en grève.
Cette grève risque d'affecter au total plus de 100.000 voyageurs puisque la compagnie opère environ 850 vols par jour au Royaume-Uni, essentiellement au départ des aéroports londoniens d'Heathrow et Gatwick.
En revanche, l'aéroport London City Airport, prisé par la clientèle d'affaires, n'est pas affecté car ses vols sont gérés par une filiale de BA.
British Airways avait déjà prévenu ses clients qu'ils ne pourraient sans doute pas être en mesure de voyager lundi 9 septembre compte tenu de l'ampleur de la grève.
La compagnie, propriété du groupe hispano-britannique IAG qui comprend également l'espagnole Iberia et l'irlandaise Aer Lingus, a proposé aux voyageurs des remboursements ou des réservations sur des vols à d'autres dates.
Il s'agit de la toute première grève de leur histoire pour les pilotes de British Airways qui doivent poursuivre le mouvement mardi 10 septembre ainsi que le 27 septembre. Environ 93% des pilotes BA membres du syndicat Balpa, soit autour de 4.000, ont voté pour la grève.
Le syndicat a décidé de débrayer après l'échec de négociations sur des hausses de salaires. Selon Balpa, les pilotes ont fait des "sacrifices" ces dernières années et devraient tirer davantage profit des bons résultats de l'entreprise.
"Après de nombreux mois passés à essayer de résoudre le conflit sur les salaires, nous sommes extrêmement désolés que cela ait abouti à cela. Nous restons prêts à reprendre les discussions avec Balpa", déclare la compagnie dans son communiqué.
Réputation endommagée
BA a proposé une hausse de salaire de 11,5% sur trois ans, une offre qui a été refusée par le syndicat. Selon la compagnie, cela porterait le salaire de certains capitaines à plus de 200.000 livres par an.
Sur son compte Twitter dimanche 8 septembre, Balpa expliquait que, selon ses calculs, un jour de grève coûtera à BA 40 millions de livres (44 millions d'euros). Un chiffre à comparer selon le syndicat avec les revendications des pilotes, la différence entre ce que propose la direction sur les salaires et ce que réclament ces derniers ne dépassant pas 5 millions de livres.
"Pourquoi ne collabore-t-elle pas avec nous pour mettre fin à ce conflit?" s'interrogeait Balpa.
British Airways n'est pas la seule compagnie aérienne à affronter une grève de ses pilotes. Une partie de ceux de Ryanair au Royaume-Uni ont annoncé la poursuite de leur mouvement en septembre même si les perturbations ont été jusque-là très limitées.
En France, Air France avait été enlisée dans des mois de conflit avec ses pilotes sur les salaires en 2018, entraînant de nombreux jours de grève, avant qu'un accord ne soit conclu en octobre dernier.
Cette grève monstre intervient à un moment critique pour BA, l'emblématique compagnie historique, dont la réputation a eu à souffrir ces dernières années, avec notamment un vol de données financières de centaines de milliers de passagers l'an passé.
La compagnie avait écopé dans cette affaire d'une amende de 183 millions de livres auprès du régulateur britannique chargé de la protection des données personnelles ICO.
Et, en mai 2017, une panne géante avait touché ses systèmes en raison d'un problème d'alimentation électrique qui l'avait forcée à annuler 726 vols, soit 28% de ses avions pendant trois jours d'un week-end prolongé.
AFP/VNA/CVN