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| Il est encore difficile pour certains de cerner les règles du bridge et du poker. |
| Photo : TT/CVN |
C’est un fait, le bridge et le poker sont considérés comme un sport à part entière au Vietnam. À tel point que le premier tournoi à titre expérimental a commencé fin juillet dernier à Hanoï. Organisé par l’Association vietnamienne de bridge et de poker, sous la tutelle du Service municipal de la culture et des sports, cet événement dure neuf mois, rien que cela, avec 2.000 participants. Pour y participer, il leur suffit de s’acquitter des frais d’inscription, qui oscillent entre un et deux millions de dôngs. Une somme tout à fait abordable pour ces passionnés.
Un engouement planétaire
Nguyên Hông, président adjoint de l’Association vietnamienne de bridge et de poker, rappelle que le bridge est un sport cérébral, reconnu par le Comité international olympique (CIO). Il fait son apparition dans les années 30 et 40, en Grande-Bretagne.
Cette discipline commence à connaître une notoriété mondiale, en Europe mais aussi en Afrique et en Asie. Aujourd’hui, 130 pays et près de 100 millions de joueurs sont recensés à travers le monde, dont des milliers au Vietnam. Après avoir intégré les 29es Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games 29) qui seront disputés en 2017 en Malaisie et les Jeux sportifs asiatiques de 2018 en Malaisie, le bridge espère désormais se faire une place dans la grande famille des épreuves olympiques.
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| Le bridge et le poker en compétition engendrent des émotions très fortes. |
| Photo : CTV/CVN |
Comme le bridge, le poker est une discipline où la logique, l’analyse, le calcul des probabilités et l’étude des adversaires sont essentiels. Mais le poker est davantage branché sur la vie, les relations humaines. La pression, l’angoisse sont aussi plus fortes, en raison notamment des sommes d’argent en jeu.
Cette discipline connaît un joli succès, avec des millions d’adeptes aux quatre coins du monde et beaucoup de tournois internationaux organisés sur tous les continents. Il existe une Fédération mondiale de poker (IFP) et une Fédération asiatique de poker (AFP).
Déparqués au Vietnam il y a une dizaine d’années, le bridge et le poker se sont rapidement fait une place chez les jeunes citadins de grandes villes comme Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Ils se réunissent dans les clubs ou bien chez eux pour jouer de l’argent. Des joueurs qui ont déjà un certain niveau s’inscrivent sur les web site internationaux ou bien se rendent aux États-Unis, au Japon, à Hong Kong et Macau (Chine)… pour participer à des tournois internationaux.
Dans l’optique de donner au bridge et au poker plus de visibilité, un groupe de passionnés a élaboré la réglementation pour demander l’autorisation de créer l’Association vietnamienne de bridge et de poker. Après quelques années, cette dernière a vu le jour le 27 décembre 2014. Placée sous la gestion du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, elle est membre du Comité olympique vietnamien et de la Fédération mondiale de bridge et de poker.
Un sport cérébral qui se développe bien
«La frontière entre le jeu d’argent et le sport cérébral est très mince. Cela dépend de la façon dont on pratique ces jeux, analyse le chanteur Lê Hiêu, chargé du développement de l’Association vietnamienne de bridge et de poker. Nous présenterons les règles du jeu aux pratiquants, en les orientant vers des maisons de jeu autorisées par l’État. Bon nombre de Vietnamiens ont brillé lors de grands tournois en Asie et dans le monde».
Duong Vi Khoa, l’un des pionniers dans le secteur du sport électronique (E-Sport) et des sports cérébraux au Vietnam, a fait savoir que le bridge et le poker permettent de stimuler l’esprit d’analyse et de synthèse. Comme les sportifs professionnels, les bons joueurs peuvent gagner beaucoup d’argent en participant à des compétitions internationales.
Dans la liste des joueurs vietnamiens gagnant le plus de primes, Linh Trân apparaît en tête, avec plus de 489.000 dollars. Depuis 2009, il a pris part à des dizaines de tournois organisés à Las Vegas, Macau, Manille, Barcelone… Le chanteur Lê Hiêu et Duong Vi Khoa ont reçu chacun plus de 20.000 dollars de primes.
«L’apparition de l’Association vietnamienne de bridge et de poker et l’organisation de tournois officiels permettront aux joueurs de ne pas les pratiquer comme jeux d’argent, interdits par la loi», remarque Nguyên Hông. Selon lui, le premier tournoi à titre expérimental de bridge et de poker permettra de sélectionner un certain nombre de joueurs qui intégreront la sélection vietnamienne participant aux SEA Games 29 en Malaisie.