>>L'UE et le Royaume-Uni s'engagent à négocier "en continu"
>>De nombreuses entreprises britanniques s’intéressent au Vietnam
>>L'armée britannique restera une armée "de premier plan" après le Brexit
Dominic Raab, ministre britannique chargé du Brexit, à Londres, le 23 août. |
Dominic Raab, ministre britannique chargé du Brexit, à Londres, le 23 août. Photo: AFP/VNA/CVN |
Le gouvernement britannique a publié jeudi 23 août les 25 premières notes techniques, sur un total d’environ 80 prévues d’ici fin septembre, indiquant la marche à suivre aux citoyens et aux milieux d’affaires en cas d’absence d’accord avec l’UE pour organiser leur divorce, programmé le 29 mars 2019.
Sans nouvel accord commercial, le Royaume-Uni se verrait appliquer les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de barrières douanières et tarifaires.
Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d’ici au sommet européen d’octobre pour pouvoir organiser le retrait britannique de l’UE mais les négociations patinent, suscitant des craintes d’une absence d’accord. Une éventualité toutefois jugée "improbable" par le ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, lors d’un discours à Londres.
"Nous augmentons le rythme et l’intensité de nos négociations, et je suis confiant qu’un bon accord est à notre portée", a assuré le ministre, qui s’entretiendra à nouveau avec le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, la semaine prochaine à Bruxelles.
"Première priorité"
Trouver un accord avec l’UE sur le divorce "reste notre toute première priorité", a-t-il assuré, avançant qu’"environ 80% de l’accord de retrait avait été approuvé".
Londres estime toutefois nécessaire de parer à l’éventualité d’une absence d’accord en publiant des notes "pratiques et proportionnées" destinées à "éviter, atténuer ou gérer le risque de toute perturbation potentielle à court terme", a expliqué Dominic Raab.
Mais selon Bruxelles, il y aura des perturbations quoi qu’il arrive. "Nous travaillons de manière constructive pour atteindre un accord", a commenté un porte-parole, Alexander Winterstein. Mais "il est évident également que le retrait du Royaume-Uni va de toutes façons causer des perturbations - avec ou sans accord" et "c’est pourquoi tout le monde, et particulièrement les opérateurs économiques, doit être prêt".
Dominic Raab a souligné que le "but premier" de Londres était de "faciliter la continuité et le bon déroulement des affaires, des transports, des infrastructures, de la recherche, des programmes d’aides et des flux de financement provenant précédemment de l’UE".
"Dans certains cas, cela signifie prendre des mesures unilatérales pour maintenir la plus grande continuité possible à court terme, en cas d’absence d’accord - même si l’UE ne le fait pas de son côté".
Il a cité l’exemple d’un alignement temporaire sur l’UE dans le domaine des médicaments, en reconnaissant les tests européens. Il a demandé à Bruxelles de faire de même pour les médicaments produits au Royaume-Uni. Le Royaume-Uni dispose déjà de trois mois de stocks de sécurité et travaille avec l’industrie pharmaceutique pour bâtir "six semaines" de stocks supplémentaires.
Sandwich au bacon
Il n’y aura pas non plus de risque de pénurie alimentaire après le Brexit, a voulu rassurer le ministre. "Nous avons présenté des mesures pratiques pour atténuer tout risque de perturbation dans les approvisionnements", lesquels proviennent à 30% de l’UE et à 20% du reste du monde, l’autre moitié étant assurée au sein du Royaume-Uni, notamment "en reconnaissant les normes alimentaires européennes".
"Laissez-moi donc vous rassurer, contrairement à ce qui est largement affirmé, vous continuerez à pouvoir savourer un BLT (sandwich bacon-salade-tomate, NDLR) après le Brexit. Et nous n’avons aucune intention de déployer l’armée pour maintenir les approvisionnements en nourriture".
En revanche, les Britanniques doivent s’attendre à "une hausse des coûts (bancaires) et des procédures plus lentes" pour leurs transactions avec le continent ou leurs achats en ligne, prévient le gouvernement.
Les entreprises commerçant avec l’UE peuvent elles aussi s’attendre à une hausse de leurs coûts et de la paperasse.
Une fois sortis de l’UE, "nous serons libres de diverger" des règles communes, a affirmé Dominic Raab. "Mais nous ne le ferons que quand nous serons prêts".
Catherine McGuinness, une responsable de la City of London Corporation, qui représente la place financière britannique, a salué la mise en place de "mesures protégeant des impacts négatifs" d’une absence d’accord et a appelé l’UE à faire de même, tout comme l’industrie pharmaceutique britannique (ABPI).
Pour Frances O’Grady, secrétaire générale de la confédération syndicale TUC, ces notes confirment que l’absence d’accord n’est "pas une option crédible".
AFP/VNA/CVN