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Brexit : malgré une défaite judiciaire historique, Johnson veut "aller de l'avant"

Boris Johnson a essuyé une défaite historique devant la Cour suprême britannique, qui a jugé mardi 24 septembre illégale sa décision de suspendre le Parlement à l'approche du Brexit, mais il a dit vouloir "aller de l'avant", esquivant les appels à la démission.

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson, le 12 septembre
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre Boris Johnson s'est néanmoins engagé à respecter la décision de la plus haute juridiction du Royaume-Uni, même s'il la conteste.
"Je dois dire que je ne suis pas du tout d'accord avec ce que les juges ont établi. Je ne pense pas que ce soit juste mais nous irons de l'avant et bien sûr le Parlement va revenir", a déclaré M. Johnson aux médias britanniques à New York, où il assiste l'Assemblée générale de l'ONU.
Pour se sortir de ce bourbier, il a renouvelé son appel à des élections anticipées, espérant ainsi obtenir les coudées franches pour mettre en oeuvre sa stratégie du Brexit.
"Nous ne serons pas dissuadés (...) de mettre en œuvre la volonté du peuple de sortir de l'UE le 31 octobre", a-t-il réitéré, en référence au référendum de juin 2016, qui avait vu 52% des Britanniques voter pour le Brexit.
Mais une majorité de députés écarte - pour l'instant - l'option d'élections anticipées.
"Cette crise ne peut être réglée que par des élections", a déclaré Jeremy Corbyn, le chef de l'opposition travailliste, mardi 24 septembre devant les membres de son parti réunis en congrès à Brighton (Sud de l'Angleterre). Mais "cette élection doit se tenir dès que la menace du gouvernement d'une désastreuse sortie sans accord de l'UE est écartée", a-t-il nuancé.
Nul et non avenu
Majoritairement opposés à une sortie sans accord de l'UE, les députés avaient voté, juste avant la suspension du Parlement, une loi obligeant Boris Johnson à demander à l'UE un report de trois mois du Brexit, s'il ne parvenait pas à trouver un accord de sortie avec Bruxelles.
Mais le Premier ministre a catégoriquement exclu de solliciter un nouveau délai.

La militante anti-Brexit, Gina Miller, devant la Cour suprême à Londres, le 24 septembre.

Les députés reprendront leurs travaux mercredi 24 septembre à 11h30 (10h30 GMT), selon le président de la Chambre des communes, John Bercow. La Chambre des Lords, elle, se réunira à partir de 15h00 (14h00 GMT).
Une rentrée parlementaire surprise au lendemain de la spectaculaire décision des 11 juges de la plus haute juridiction britannique.
Ces derniers ont jugé à l'unanimité "illégal, nul et sans effet" l'avis de Boris Johnson demandant à la reine Elizabeth II de suspendre le Parlement pendant cinq semaines, jusqu'au 14 octobre, à deux semaines seulement du Brexit.
Cet ajournement a clairement entravé le fonctionnement de la chambre, a conclu la présidente de la Cour, Lady Brenda Hale, énonçant d'un ton calme un réquisitoire sans concession contre cet ajournement.
Demander des comptes
La Cour a suivi l'argumentaire des adversaires de Boris Johnson, qui l'accusaient d'avoir suspendu le Parlement pour museler l'opposition et sortir le Royaume-Uni de l'UE le 31 octobre, même sans accord de divorce.
Lui n'a eu de cesse de répéter que la suspension du Parlement était justifiée afin de préparer et présenter ses priorités politiques nationales après son arrivée au pouvoir fin juillet. Selon une porte-parole de l'attorney general, conseiller juridique du gouvernement, ce dernier a agi "de bonne foi" et pensait que la décision de suspendre le Parlement "respectait à la fois la loi et la Constitution".
Cette décision de la Cour suprême constitue un revers humiliant pour Boris Johnson qui, depuis son arrivée au pouvoir, a essuyé échec sur échec concernant sa stratégie de Brexit.
Il pourrait pourtant tenter d'en tirer parti, a expliqué Matthew Flinders, professeur de sciences politiques à l'Université de Sheffield Nord).
"Le Premier ministre joue un jeu populiste. Il tente de se présenter comme le défenseur du peuple face à une élite non élue qui veut rester en Europe", analyse-t-il. "Donc, les conséquences inattendues sont qu'à l'avenir, Boris Johnson et ses soutiens pourraient se servir de cette décision comme un exemple de l'échec de la démocratie au Royaume-Uni".
Boris Johnson, qui rentrera mercredi matin 25 septembre à Londres, a répété avoir bon espoir de pouvoir conclure un accord de divorce avec Bruxelles, même si les dirigeants européens sont loin de partager son optimisme.
Il a reçu l'appui du président américain Donald Trump, qui a estimé qu'il serait "terrible" que le Royaume-Uni ne sorte pas de l'Union européenne comme le souhaite Boris Johnson. M. Trump s'est voulu optimiste : "Seul un homme comme lui peut y arriver".

AFP/VNA/CVN

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