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Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, dans son bureau à Londres, le 22 novembre. |
La décision de quitter l'Union européenne va "changer le cours de l'histoire britannique", a souligné mercredi 23 novembre Philip Hammond devant le Parlement dans sa déclaration budgétaire d'automne, sa première depuis le vote en juin des Britanniques pour la sortie de l'Union européenne.
Si la croissance a bien résisté en 2016 - avec 2,1% escompté -, le Royaume-Uni doit s'attendre à un fort ralentissement l'an prochain. L'Office public de responsabilité budgétaire (OBR) a en effet abaissé ses prévisions à 1,4%, contre 2,2% prévu en mars dernier.
M. Hammond a évoqué comme principales causes de ce phénomène "une baisse des investissements et une demande plus faible", conséquences de l'incertitude qui règne désormais et de l'accélération de l'inflation pour cause de dépréciation de la livre.
Dette alourdie
Au total, en raison du vote pour le Brexit, le Royaume-Uni va perdre 2,4 points de croissance sur la période 2016-2021, a précisé l'OBR, plombant d'autant les prévisions de recettes fiscales.
Coup de pouce sur le salaire minimum bienvenu pour les ménages dont le pouvoir d'achat est menacé par une poussée de l'inflation, liée à la chute de la livre. |
Le déficit public devrait être bien plus élevé que prévu d'ici à 2021, avec une augmentation des emprunts de 122 milliards de livres (143 milliards d'euros) sur cinq ans. La moitié est une conséquence directe du Brexit et le reste est lié à la volonté du gouvernement de donner un peu d'air à l'activité et aux ménages après des années d'austérité.
Le ministre des Finances a renvoyé un hypothétique retour à l'équilibre budgétaire à au-delà de 2020.
L'opposition travailliste a dénoncé un échec fondamental des conservateurs malgré une sévère cure d'austérité imposée depuis leur retour au pouvoir en 2010. "Les annonces d'aujourd'hui marquent l'échec lamentable des six dernières années et n'offrent aucun espoir pour l'avenir", a tonné John McDonnell, le ministre des Finances du gouvernement "fantôme" travailliste.
Sous contrainte budgétaire, le gouvernement conservateur n'a pas pu annoncer de mesures de relance spectaculaires, afin de ne pas détériorer les comptes publics qui s'étaient quelque peu redressés.
Le nouvel exécutif arrivé au pouvoir après le référendum aurait rêvé pouvoir offrir de beaux cadeaux aux familles modestes, dont beaucoup ont voté pour le Brexit, mais a finalement dû se borner à quelques gestes en faveur des ménages et des milieux d'affaires.