Brésil : revers en justice pour Lula, favori de la présidentielle

Un tribunal d'appel a rejeté lundi 26 mars un recours présenté par l'ex-chef de l'État brésilien Lula, dont le combat pour rester libre et éligible pour la présidentielle d'octobre malgré une lourde condamnation à la prison apparaît très compromis.

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L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le 22 février à Sao Paulo.

La décision sur le rejet d'un recours du tribunal d'appel rapproche l'ex-chef de l'État brésilien Luiz Inacio Lula da Silva de la prison, à quelque sept mois d'un scrutin pour lequel, en dépit de sa condamnation à une peine de 12 ans et un mois d'incarcération, il reste le grand favori.
Elle signifie en effet que si la Cour suprême refuse à Lula, dans les semaines à venir, le droit de rester libre en attendant que tous les recours contre sa condamnation à la prison pour corruption passive et blanchiment soient épuisés, il pourra être emprisonné.
Les avocats de Lula avaient déposé diverses demandes d'éclaircissements sur des points techniques après la confirmation en appel en janvier par ce même tribunal de Porto Alegre (Sud), de la condamnation de l'ex-président. Le tribunal avait même alourdi la peine.
Les trois juges ont voté lundi 26 mars à l'unanimité le rejet du recours du chef de la gauche brésilienne de 72 ans, a annoncé l'agence officielle Agencia Brasil.
Lula a été condamné pour avoir accepté un triplex en bord de mer de la part d'une entreprise de BTP impliquée dans le gigantesque scandale autour du groupe public Petrobras. Ce qu'il a toujours farouchement nié, invoquant l'absence de preuves.
En fin de semaine dernière, la Cour suprême a apporté une bouffée d'oxygène inattendue à Lula en décidant que celui-ci ne pourrait pas être incarcéré, au plus tôt, avant sa prochaine session début avril, après les vacances de Pâques.
La Cour suprême a ainsi mécaniquement empêché que Lula puisse être emprisonné dans la foulée du rejet de son recours par les juges du tribunal de Porto Alegre lundi 23 mars, comme il en était directement menacé.
La Cour se réunira le 4 avril, et soit elle tranchera, soit elle ajournera encore sa décision. Mais si la juridiction suprême décide de refuser à Lula une mesure "d'habeas corpus" qui lui garantirait de rester libre tant que tous les autres recours contre sa condamnation n'auront pas été épuisés, il sera alors aux portes de la prison.
Par ailleurs, dans ce dossier très technique, Lula pourrait -- en principe -- être déclaré inéligible après son revers en justice lundi 26 mars devant un tribunal de deuxième instance. Mais les juristes divergent sur l'interprétation de la loi dans ce domaine et cette question pourrait donner lieu à une autre longue bataille juridique.

AFP/VNA/CVN

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