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Un technicien de Petrobras travaille sur un gazoduc à Itabuna, dans le nord du Brésil, en mars 2010. |
La Cour suprême, statuant en assemblée plénière au terme de trois réunions consécutives, a décidé que toute privatisation d'entreprise d'État devait faire l'objet d'un appel d'offres et être approuvée par un vote du Parlement, mais que cette règle ne s'appliquait pas aux filiales de ces entreprises.
Dans la foulée, le juge Edson Fachin a annoncé la levée de la suspension de la vente des actifs de Petrobras, qu'il avait ordonnée fin mai à titre conservatoire dans l'attente de cette décision.
La Cour suprême a rejeté un recours intenté par des syndicats de l'industrie pétrolière contre la vente de TAG.
Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro et son ministre de l'Économie Paulo Guedes ont lancé des projets de privatisation et de concessions à grande échelle dans le but de réduire la dette publique du pays. Ces projets auraient été sérieusement ralentis si la Cour suprême avait décidé qu'un vote parlementaire était obligatoire, sans exception, pour toute cession d'actifs appartenant à l'État brésilien.
Selon le ministère de l'Économie, le Brésil compte 134 entreprises d'État, dont 88 ont le statut de filiale. Petrobras compte ainsi 36 filiales, Électrobras 30 et Banco do Brasil 16.
Chute des cours du brut
Petrobras espère vendre des actifs pour un total d'environ 27 milliards de dollars afin de réduire son endettement et de se recentrer sur ses activités pétrolières. La vente de TAG est la plus importante cession qu'il ait conclue jusqu'à présent, selon l'agence financière Bloomberg.
Petrobras a été au coeur ces dernières années d'un gigantesque scandale de corruption, révélé par l'opération Lavage Express, et a été touché par la chute des cours du brut.
En 2018, le groupe a toutefois enregistré son premier bénéfice net en cinq ans, de 25,8 milliards de reais (7,06 milliards de dollars au cours moyen de cette année). Et sa dette a baissé de 18% par rapport à 2017, pour atteindre 69,4 milliards de dollars.
De son côté, le groupe français Engie s'est félicité vendredi 7 juin "de la décision favorable" qui lui permettra d'acquérir 90% dans TAG avec la CDPQ. L'obstacle judiciaire passé, Engie attend toujours une finalisation de la transaction avant la fin du premier semestre 2019.
Le réseau fait 4.500 kilomètres dans le Nord et l'Est du pays et représente près de la moitié de ses infrastructures gazières.
Son acquisition s'inscrit dans le nouveau plan stratégique d'Engie dévoilé en février, avec d'importants investissements prévus, et doit lui permettre de profiter de la dynamique de croissance du Brésil.
L'opération doit notamment lui permettre "de générer de nouveaux revenus à partir de contrats à long terme et d’élargir son portefeuille de clients au Brésil et de développer une façon de transporter le gaz sur la base de nouvelles technologies telles que le biométhane et l’hydrogène vert", souligne Engie dans un communiqué.
À la Bourse de Paris, l'action Engie prenait 1,23% à 13,15 euros vendredi matin 7 juin vers 08h00 GMT, dans un marché en progression de 1,03%.
AFP/VNA/CVN