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Le Russe Dmitry Bivol après sa victoire face au Mexicain Saul "Canelo" Alvarez à Las Vegas, le 7 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Mexicain n'est pas allé une seule fois à terre, encaissant même tous les coups qui ont plu sur lui et il y en a eu beaucoup. Mais il est tombé de haut quand même, car en retour il n'a jamais vraiment su trouver la faille, pour empêcher la marche en avant de son coriace adversaire, récompensé par les trois juges qui se sont accordés avec un comptage à 115-113 chacun.
Au regard de la domination du Russe de 31 ans, qui reste invaincu en 20 combats, tous remportés dont 11 avant la limite, le score aurait pu pourtant être plus large. Mais Canelo, par sa stature et son statut, ne pouvait être ainsi accablé, devant un public acquis à sa cause, dans une ambiance mariachi prolongeant les célébrations du "Cinco de mayo", la fête d'indépendance mexicaine.
Car lui qui vantait avant leur affrontement les qualités de pugiliste de Bivol, sa rapidité autant que son intelligence faite boxe, a été reçu. Il a semblé sans solution, quasiment de bout en bout.
Regard noir
Le Russe a souvent mis à profit son avantage de taille, 6 cm, pour maintenir à distance son adversaire. Mais pas que : ses jabs du gauche ont aussi fait mouche souvent et sa droite a souvent percé les gants pour atterrir sur le visage en acier du Mexicain.
Ce dernier a vite semblé agacé par la situation, d'autant que lorsqu'il plaçait ses gros crochets du droit, en élargissant son mouvement pour passer par dessus les bras de Bivol, ce dernier n'en parut pas trop affecté.
Ce scénario s'est répété dans la première partie du combat, même si Canelo a varié sa boxe au possible, comme pour trouver une faille qui ne sera jamais vraiment apparue, sinon par dessous, à l'image de cet énorme uppercut du droit à la fin de la 4e reprise.
Bivol s'est rapidement adapté face à cette stratégie et a même monté en intensité, enchaînant une série de coups rapides, qui ont acculé le Mexicain dans les cordes à plusieurs reprises. Le regard noir, Canelo, l'a même enjoint à continuer à le frapper comme pour dire : "Même pas mal".
En usant du bluff, Alvarez a en fait trahi une incapacité à renverser la situation. Car Bivol a continué à le mettre sous pression, sans se laisser gagner par la frustration de ne pouvoir envoyer au tapis son rival, pourtant marqué au visage comme rarement.
Revanche en vue
Dmitry Bivol (gauche) et Saul "Canelo" Alvarez pendant leur combat, remporté par le Russe, le 7 mai à Las Vegas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Soutenu par ses fans, Canelo a eu une bonne réaction d'orgueil au 9e round, frappant très fort au corps et plaçant enfin deux grosses droites, dont un uppercut.
Mais le Russe aussi a un menton et quand d'aucuns auraient peut-être reculé, douté, tremblé, lui est reparti à la charge, remportant les deux dernières reprises au panache, avec l'envie d'en finir par KO.
Il n'y est pas parvenu, mais, ce faisant, sa victoire n'a souffert d'aucune contestation. Pas même dans les mots d'Alvarez au micro sur le ring.
"C'est un grand champion. Dans la boxe, on gagne et on perd, aujourd'hui c'était mon tour de perdre", a-t-il admis. "J'ai senti la différence de poids, mais ce n'est pas une excuse", a ajouté le boxeur de Guadalajara qui a en effet grimpé d'une catégorie, après avoir unifié les titres chez les super-moyens.
En 2019, il avait réussi ce pari en s'emparant de la ceinture WBO contre un autre Russe, Sergey Kovalev. Cette fois, la marche était trop haute et le voilà, à 31 ans, qui concède la deuxième défaite (57 victoires, 2 nuls) de sa carrière, après celle contre Floyd Mayweather en 2013.
"Je ne peux pas en rester là", a-t-il dit, appelant à une revanche. "Pas de problème", lui a répondu Bivol.