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L'entrée d'une villa luxueuse à vendre sur Palm Jumeirah, île artificielle en forme de palmier, sur la côte de Dubaï, le 19 mai 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les villas de luxe, si possible avec parcours de golfe, caracolent en tête des achats et de nombreux Européens jettent leur dévolu sur Palm Jumeirah, île artificielle en forme de palmier.
Malgré l'apparition régulière de maisons démesurées et de tours gigantesques dans la "skyline" de Dubaï, un des plus grands marchés immobiliers de la région, de nombreuses propriétés ne trouvaient jusqu'alors pas preneurs, la morosité régnant sur le secteur depuis 2014.
La fermeture des frontières en raison de la pandémie de COVID-19 a porté un coup d'arrêt aux ventes, "mais juste après le confinement, nous avons vu le volume de transactions augmenter. Cela ne s'est pas arrêté depuis", affirme Zhann Zochinke, directeur exécutif du cabinet d'analyse Property Monitor, spécialiste de Dubaï.
Contrairement à d'autres dans le Golfe, l'économie de Dubaï, un des sept membres de la fédération des Émirats arabes unis, ne repose pas sur l'or noir mais sur le tourisme, le commerce, la finance et l'immobilier, qui représentait un peu plus de 7% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2019.
Sur les six premiers mois de 2020, l'économie de l'Émirat a chuté d'environ 10%, selon les chiffres officiels. Le secteur immobilier (environ 8% du PIB) a enregistré une baisse de 3,7%.
Les autorités ont parié sur une réouverture aux visiteurs dès juillet 2020, promue à grand renfort d'influenceurs sur les réseaux sociaux et couplée avec de strictes mesures sanitaires suivies d'une des plus intenses campagnes de vaccination au monde.
"Resquilleurs du confinement"
Malgré une explosion des cas après les vacances de Noël, la vie a continué sans trop de restrictions dans l'Émirat, restaurants et hôtels ouverts.
"Les resquilleurs du confinement venus d'autres pays, nous en voyons beaucoup ici", confirme M. Zochinke, précisant que l'obtention facilitée du statut de résident et la possibilité pour les étrangers de détenir désormais 100% d'une entreprise à Dubaï ont aussi joué.
Le flot d'arrivées a surtout requinqué le tourisme et aidé les affaires à retrouver un niveau pré-COVID en avril, selon le cabinet IHS Markit.
Dans une villa de luxe à vendre à Palm Jumeirah, île artificielle en forme de palmier sur la côte de Dubaï, le 19 mai 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le même mois, le nombre de transactions immobilières pour des propriétés valant plus de 10 millions de dirhams (environ 2,23 millions d'euros) a bondi à 90, selon Property Monitor, qui enregistre habituellement de 350 à 400 transactions similaires par an.
En avril, 81 propriétés ont trouvé acheteurs rien qu'à Palm Jumeirah, contre 54 au total sur 2020. Un hôtel particulier a été vendu pour près de 25 millions d'euros, un record de ces dernières années sur l'île artificielle.
Villa, 1.309 m², à vendre
Désormais premier joyau sur le marché, une villa moderne de 1.309 m² au style italien - plage de 60 m², marbre blanc, piscine à débordement et home cinéma - située à l'extrémité d'une feuille du palmier cherche encore preneur pour 22 millions d'euros.
"Je pense que les gens commencent à réaliser que Dubaï n'est plus un site de construction, comme cela était le cas il y a dix ans quand la ville détenait le record mondial de grues", analyse Matthew Bate, patron de BlackBrick, une des agences qui tentent de vendre la propriété.
Selon lui, les acheteurs y établissent désormais leur résidence principale, tout en continuant de gérer à distance leur entreprise en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie.
Mais la hausse enregistrée après le confinement perdurera-t-elle ? Le marché reste loin des records atteints avant 2014 et le segment des appartements est à la traîne comparé au luxe, laissant de nombreuses tours à moitié vides malgré la frénésie de constructions.
Les analystes de Morgan Stanley sont toutefois optimistes : "Une demande robuste, un pic de l'offre et les délais de livraisons pour de nouveaux projets pourraient tendre le marché plus que prévu ces prochaines années".
Selon un récent rapport de la banque d'affaires américaine, avec "une vague de réformes gouvernementales, des taux immobiliers attractifs et un changement dans la structure de la demande dû au COVID-19", les étoiles sont alignées pour que le clinquant émirat continue de briller.