Nigeria
Boko Haram envoie des "preuve de vie" des lycéennes deux ans après leur enlèvement

Le groupe islamique Boko Haram a envoyé une "preuve de vie" deux ans après l'enlèvement à Chibok (Nord-Est du Nigeria) de 276 lycéennes, un événement qui sera commémoré le 14 avril par des prières et des manifestations à travers tout le pays.

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Un homme montre la photo de sa nièce parmi les filles enlevées par Boko Haram à Chibok il y a deux ans, lors d'une manifestation en hommage aux disparues, le 13 avril à Lagos, au Nigeria

La chaîne américaine d'information CNN a rapporté le 13 avril que la vidéo montre une quinzaine de jeunes filles recouvertes d'un hijab noir, qui donnent leur nom, assurent avoir été enlevées à Chibok et précisent la date de l'enregistrement, le 25 décembre. Les 15 adolescentes ont été identifiées.

Il s'agit de la première vidéo permettant d'établir que certaines des jeunes filles enlevées sont toujours en vie, depuis celle diffusée par Boko Haram en mai 2014.

Selon les informations dont dispose l'AFP, des membres de Boko Haram auraient pris contact mi-janvier avec le gouvernement, réclamant des discussions sur un possible échange de prisonniers.

Le gouvernement ayant demandé une "preuve de vie", il aurait d'abord reçu cinq photos de certaines des otages, puis cette vidéo.

Les parents des 219 lycéennes encore disparues - 57 étaient parvenues à s'enfuir peu après l'enlèvement - doivent tenir une réunion de prière jeudi 14 avril devant l'école de Chibok où leurs enfants ont été enlevées.

Ils se retrouveront sur le lieu de ce rapt massif, au lycée pour filles de cette ville isolée devenue depuis un symbole du conflit qui déchire plusieurs régions défavorisées du nord du Nigeria depuis 2009.

Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, des hommes armés de Boko Haram avaient fait irruption dans les dortoirs du lycée et enlevé 276 jeunes filles.

Dans le reste du pays, des manifestations sont prévues, parmi les événements organisés pendant une semaine par le mouvement "BringBackOurGirls", pour réclamer la libération des jeunes filles.

À Lagos, la capitale économique du Nigeria, des veillées de prière se sont tenues mercredi soir 13 avril sur un carrefour très passant, où les photos et les noms des otages sont affichés depuis deux ans.

"Nous voulons montrer aux familles qu'elles ne sont pas seules. Nous partageons leur douleur et nous serons à leurs côtés jusqu'au retour de leurs filles", ont déclaré les organisateurs.

Les filles de Chibok sont les victimes les plus tristement célèbres de l'insurrection de Boko Haram, qui utilise souvent le kidnapping comme une arme, dans une guerre qui a déjà fait quelque 20.000 morts depuis 2009.

Selon les ONG qui militent pour les droits de l'homme, plusieurs milliers de femmes et de jeunes filles ont été enlevées depuis le début du conflit.

Boko Haram en fait des esclaves sexuelles ou des bombes humaines, tandis que les garçons et les hommes sont enrôlés de force pour combattre par les rebelles qui veulent instaurer un État islamique dans le Nord-Est du Nigeria.


AFP/VNA/CVN

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