>>Les présidents égyptien et américain discutent de dossiers régionaux
>>Blinken part au Proche-Orient avec des objectifs très modestes
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (droite) et le secrétaire d'État américain Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 25 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il est possible de reprendre les efforts pour parvenir à une solution à deux États", israélien et palestinien, a-t-il déclaré au premier jour d'une tournée au Proche-Orient.
Appuyée par la communauté internationale mais boudée par l'ancienne administration américaine, cette solution reste "la seule façon d'assurer le futur d'Israël en tant qu'État juif et démocratique et bien sûr de donner aux Palestiniens l'État auquel ils ont le droit", a-t-il estimé à Jérusalem.
Le déplacement de M. Blinken vise à consolider une trêve fragile entrée en vigueur vendredi 21 mai entre l'État hébreu et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, après 11 jours de guerre.
Après avoir rencontré Benjamin Netanyahu, à qui il a réaffirmé le "soutien entier au droit d'Israël de se défendre", M. Blinken a été reçu par le président de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
"Comme je l'ai dit au président (Abbas), je suis ici pour souligner l'engagement des États-Unis à reconstruire la relation avec l'Autorité palestinienne et le peuple palestinien", a-t-il déclaré. Cette relation doit être "construite sur le respect mutuel", car Palestiniens et Israéliens méritent également "sécurité, opportunité de liberté et dignité".
En soirée, M. Blinken a en revanche mis en garde Israéliens et Palestiniens contre "toute mesure" risquant de provoquer une étincelle, citant "les activités de colonisation, de démolition, d'expulsion" ainsi que "les appels à la violence ou le financement de terroristes".
"Désespoir"
Rompant avec la position de l'ancien président Donald Trump, qui avait multiplié les gestes envers Israël, le chef de la diplomatie a annoncé sa volonté d'"avancer sur le processus de réouverture du consulat à Jérusalem", chargé des Affaires palestiniennes, fermé en 2019 malgré la réprobation internationale.
Sur le front de l'aide financière, l'administration américaine va demander au Congrès de débloquer 75 millions d'USD (environ 61 millions d'euros) à destination des Palestiniens.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, rencontre le président palestinien Mahmoud Abbas a Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne le 25 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Washington souhaite, en plus de cette aide destinée au développement économique, allouer 5,5 millions d'USD (4,4 millions d'euros) d'aide urgente à Gaza et 32 millions d'USD (26 millions d'euros) à l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), que l'administration Trump avait cessé de financer.
Remerciant l'administration américaine pour son soutien, le président palestinien s'est dit "prêt à travailler directement pour aider à la reconstruction de Gaza", enclave toutefois gouvernée par le Hamas.
Du 10 au 21 mai, 253 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police.
Aide humanitaire
Israël a annoncé la réouverture quotidienne dès mardi 25 mai du terminal de Kerem Shalom, jusque-là ouvert de manière ponctuelle, pour l'aide humanitaire. Les malades pourront également entrer et sortir de Gaza pour la première fois depuis le 10 mai et la zone de pêche au large de l'enclave sera élargie à six milles nautiques (environ 11 km).
Après son étape à Jérusalem et Ramallah, M. Blinken doit se rendre à partir de mercredi 26 mai en Égypte et en Jordanie.
Médiateur traditionnel entre Palestiniens et Israéliens, Le Caire s'active pour consolider le cessez-le-feu qui ne comporte aucune condition à l'arrêt des hostilités et n'établit aucun plan pour la reconstruction de Gaza, une nouvelle fois dévastée par la guerre.
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a reçu mardi 25 mai un projet de résolution demandant la création d'une commission d'enquête internationale sur les violations des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés et en Israël.