Barbara de Mathieu Amalric remporte le prix Louis-Delluc 2017

Barbara de Mathieu Amalric, biopic ensorcelant sur la "dame en noir" disparue il y a vingt ans, porté par l'interprétation de Jeanne Balibar, a remporté vendredi 15 décembre le prestigieux prix Louis-Delluc 2017 du meilleur film français.

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L'actrice Jeanne Balibar (gauche) et le metteur en scène Mathieu Amalric, au festival de Cannes pour la présentation du film Barbara, le 18 mai 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est un film qui nous a beaucoup touchés par sa justesse", a déclaré devant la presse Gilles Jacob, président du prix considéré comme le "Goncourt du 7e art". Mathieu Amalric, a-t-il ajouté, "est arrivé à quelque chose de très difficile : reconstituer l'univers d'une chanteuse et à l'incarner".

Les autres films en course pour ce prix, créé en 1937, étaient 120 battements par minute de Robin Campillo, Les fantômes d'Ismaël d'Arnaud Desplechin, Belle dormant d'Adolfo Arrietta, Carré 35 d'Eric Caravaca, Les Gardiennes de Xavier Beauvois, I Am not your negro de Raoul Peck, Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc de Bruno Dumont et Makala d'Emmanuel Gras.

Mathieu Amalric, qui tient par ailleurs le rôle principal dans Les fantômes d'Ismaël, s'est montré très ému d'avoir été distingué parmi cette sélection. "Je tombe des nues, c'est complètement fou", a-t-il déclaré, joint par téléphone.

Barbara met en scène une actrice possédée par le personnage qu'elle doit incarner et un réalisateur interprété par Mathieu Amalric, envoûté par l'interprète de L'Aigle noir, Nantes ou Göttingen, disparue il y a 20 ans.

Le long métrage a déjà remporté le prix de la poésie du cinéma dans la sélection Un certain regard à Cannes et le prix Jean-Vigo. Il bouleverse les codes du biopic et entraîne le spectateur dans un tournis, avec Jeanne Balibar livrant une double performance de chanteuse et d'actrice.

Mathieu Amalric au festival de Cannes le 18 mai 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Faux et vrai

Dans ce film, la comédienne étonne par un jeu qui la transforme physiquement en Barbara, jusqu'à maîtriser le débit de la mythique chanteuse quand elle parlait. "Tout est faux et tout est vrai et ça passe par une actrice extraordinaire (...) Jeanne Balibar, la lumière, la musique, les mots de Barbara", a souligné Mathieu Amalric.

"On m’avait souvent proposé de l'incarner et j’avais toujours refusé. Les projets que l'on me soumettait ne rendaient pas justice à l'amour que je lui portais", avait expliqué l'actrice au moment de la sortie du film.

L'an dernier, le jury avait créé la surprise en récompensant Une vie de Stéphane Brizé, adaptation à l'écran du classique de Maupassant, qui ne figurait pas parmi les films nommés.

Parallèlement, le prix Louis-Delluc du premier film a été remis vendredi 15 décembre à Grave de Julia Ducournau, un film d'horreur anthropophage qui avait fait sensation à Cannes en 2016. La cinéaste y raconte l'histoire de Justine, une fille de vétérinaires, végétarienne comme toute sa famille.

"C'est déjà une grande cinéaste, il n'y a pas un plan du film qui serait à retirer", a salué Gilles Jacob. Elle "a une maîtrise de la mise en scène qui en fait pour un premier film quelque chose de tout à fait remarquable et dont nous sommes certains qu'il y aura une suite", a-t-il ajouté.

L'actrice principale de Grave, Garance Marillier, fait partie des jeunes actrices présélectionnées pour le César du meilleur espoir féminin 2018.

AFP/VNA/CVN

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