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Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, au Forum économique mondial à Davos, le 21 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les investisseurs sont toutefois divisés devant les dernières statistiques qui signalent une embellie et pourraient inciter l'institut monétaire à repousser sa décision.
Plus tôt ce mois-ci, le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, dont ce sera la dernière réunion de politique monétaire avant de passer la main à Andrew Bailey mi-mars, a ouvert la porte à une baisse de taux pour contrer le ralentissement de la croissance.
L'impact économique à long terme de la sortie de l'Union européenne est incertain, surtout en cas d'échec des négociations commerciales.
Le gouverneur de la BoE a confirmé qu'il y avait "un débat au sein du comité de politique monétaire sur les mérites relatifs d'une relance de court terme". Deux responsables sur neuf s'étaient prononcés en faveur d'une baisse des taux lors des deux précédentes réunions.
M. Carney a en outre déclaré entrevoir une "réduction" des incertitudes liées au Brexit depuis les élections de décembre, remportées par Boris Johnson, tout en prévenant qu'un rebond de l'économie n'était "pas assuré".
Des propos jugés accommodants par le marché et rapidement suivis par des commentaires similaires de deux autres membres du Comité de politique monétaire (MPC), suggérant une opération de communication orchestrée pour préparer les marchés à une baisse de taux, à 0,5%.
Le marché pas convaincu
Entre-temps, des indicateurs économiques sont toutefois venus semer le doute dans l'esprit des investisseurs, qui n'ont visiblement pas tous reçu le message de la BoE de la même manière et ont rarement été autant divisés sur leurs prédictions avant une réunion de politique monétaire.
C'est "50-50", a expliqué Han Tan, analyste pour FXTM, alors que la moitié des investisseurs tablent sur un maintien du taux d'intérêt.
Si la croissance et l'inflation ralentissent, l'emploi continue de battre des records et une première estimation des indices de conjoncture PMI révèlent un fort rebond de l'activité en janvier grâce à une levée, peut-être temporaire, du brouillard lié au Brexit.
Des statistiques qui "plaident pour une approche plus attentiste" de la Banque d'Angleterre, a souligné M. Tan.
D'autres, au contraire, jugent que le MPC a déjà pris sa décision et que les derniers chiffres n'y changeront rien.
"Il y a des arguments pour soutenir les deux opinions", tempère Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group, tandis que M. Carney s'est régulièrement vu affubler du sobriquet de "petit ami pas fiable" pour ses soudains revirements.
Jeudi 30 janvier, le comité de politique monétaire publiera également ses nouvelles prévisions de croissance. En novembre, il avait indiqué tabler sur 1,2% pour 2020, contre 1,4% pour 2019 selon ses dernières estimations.
En 2016, le vote des Britanniques sur le Brexit avait été suivi rapidement par une baisse du taux directeur de la BoE, qui avait été remonté deux ans plus tard à 0,75%, un niveau historiquement bas mais nettement supérieur à celui de la Banque centrale européenne, qui stagne à zéro.
Récemment, M. Carney s'est d'ailleurs inquiété du manque de marge de manœuvre des principales banques centrales en cas de récession sévère, du fait de leurs taux d'intérêt très bas.
Un constat lucide dressé par celui qui s'apprête à endosser le rôle d'envoyé spécial de l'ONU pour le climat après avoir passé le relais à Andrew Bailey.