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Les pompiers à l’œuvre à Dacca, dans la nuit du 20 au 21 février au Bangladesh. |
Photo: Reuters/VNA/CVN |
Des dizaines de personnes ont été prises au piège de ce feu qui s'est déclaré en fin de soirée mercredi 20 février. La présence de substances chimiques dans des immeubles résidentiels l'ont rendu particulièrement violent et permis sa propagation à toute vitesse.
Le dernier décompte des pompiers et médecins fait état de 70 morts et au moins 55 blessés, dont 10 se trouvent dans un état critique. Ce bilan pourrait encore s'aggraver: "le nombre de morts pourrait être plus élevé. Les recherches se poursuivent", a déclaré Ali Ahmed, le chef du service national des pompiers.
L'incendie s'est déclaré vers 22h40 (16h40 GMT) dans le quartier de Chawkbazar, l'une des parties les plus anciennes de la capitale Dacca et composée de ruelles encombrées. D'après M. Ahmed, le feu serait parti d'une bonbonne de gaz puis s'est rapidement répandu dans le bâtiment, où des substances destinées à la production de produits domestiques comme des déodorants étaient stockées au milieu des appartements.
D'autres produits chimiques se trouvant également dans les structures adjacentes, ceux-ci se sont à leur tour enflammés et ont vite engendré une muraille incandescente, selon des témoins. "J'ai entendu une grosse explosion. Je me suis retourné et j'ai vu s'embraser toute la rue, qui était bondée de voitures et de rickshaws. Il y avait des flammes partout", a témoigné un commerçant du quartier, Haji Abdul Kader, dont la boutique a été détruite au moment où il était parti faire une course à la pharmacie et qui a été lui-même blessé.
En début de matinée jeudi 21 février, les quelque 200 pompiers déployés sur place avaient circonscrit le feu, mais celui-ci n'était pas encore complètement éteint. Les pompiers ont été ralentis dans leur travail par les difficultés d'accès au lieu du sinistre et le manque de réserves d'eau.
"Cela va prendre du temps, ce n'est pas un incendie ordinaire", les produits chimiques hautement combustibles ayant accentué son caractère dévastateur, a déclaré un responsable des services d'incendie.
Soudaineté des flammes
Lieux de l'incendie, le 21 février au Bangladesh. |
Photo: Xinhua/VNA/CVN |
Jeudi matin 21 février, les pompiers passaient au peigne fin les étages carbonisés à la recherche de corps. Des centaines de personnes se précipitaient à l'hôpital à la recherche de leurs proches disparus, mais la plupart des cadavres était tellement brûlés qu'ils étaient méconnaissables.
"Il y avait un embouteillage quand l'incendie a éclaté. Le feu s'est propagé si vite que les gens n'ont pu s'échapper", a raconté M. Ahmed. Dans ce quartier, les rues sont très étroites et les immeubles sont situés très près les uns des autres.
Des images diffusées par les chaînes de télévision ont montré que le portail d'un des immeubles était fermé par une chaîne, une pratique de sécurité courante la nuit mais qui a empêché les habitants de s'enfuir.
"Parmi les victimes, il y a des passants, des gens qui étaient en train de manger dans des restaurants et des participants à une noce", a raconté le commissaire adjoint de la police métropolitaine de Dacca, Ibrahim Khan.
La soudaineté des flammes a fauché nombre de victimes presque instantanément: "j'ai vu le corps carbonisé d'une femme qui tenait sa fille dans ses bras lorsque leur rickshaw a pris feu", a décrit un témoin.
Un incendie similaire, dans un immeuble où étaient stockés des produits chimiques, avait déjà frappé la capitale du Bangladesh en 2010 et fait autour de 120 morts.
À la suite de ce désastre, les autorités avaient lancé une campagne de répression contre le stockage de produits chimiques dans les zones résidentielles, mais les efforts pour en finir avec cette pratique dangereuse se sont relâchés ces dernières années.
De nombreuses constructions au Bangladesh ne prévoient pas de mesures de sécurité adéquates contre le feu et la réglementation incendie n'est pas respectée dans nombre d'immeubles et usines.
AFP/VNA/CVN