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Célébration du 99e anniversaire de la naissance du "Da Cô Hoài Lang" (1919 - 2018) le 20 septembre à Bac Liêu. |
Né à la fin du XIXe siècle d’une combinaison entre musique rituelle, musique de cour et littérature folklorique, le don ca tài tu est devenu un art très prisé au début du XXe siècle. De nombreux groupes sont apparus dans tout le Sud du Vietnam. Dans la province de Bac Liêu, le musicien le plus connu était Lê Tài Khi (1870-1948). Fondateur de la première formation de musique rituelle de la province, il restera surtout pour les générations suivantes le "fondateur ultérieur" du don ca tài tu, pour avoir rénové et vulgarisé les vingt oeuvres originelles du répertoire.
Vers les années 1930, la plupart des grands maîtres du don ca tài tu étaient d’anciens élèves de Lê Tài Khi. Parmi eux, un certain Cao Van Lâu, auteur de la célèbre Da cô hoài lang, une chanson connue de tous les Vietnamiens, qui dépeint les états d’âme d’une femme seule dans la nuit, qui pense à son mari parti au front.
À cette époque, le répertoire des artistes du don ca tài tu était essentiellement composé de ces 20 œuvres originelles, sur lesquelles les artistes de Bac Liêu se sont amusés à écrire de nouvelles paroles. Cette tradition se perpétue jusqu’à aujourd’hui, nous affirme Dô Ngoc An, un musicien de Bac Liêu.
"Moi, j’ai écrit de nouvelles paroles sur les 20 airs originels. Il m’est arrivé d’écrire trois ou quatre poèmes sur un seul air, et je suis fier aujourd’hui d’être l’auteur d’une centaine de chansons de don ca tài tu", confie-t-il. "Les thèmes qui me tiennent le plus à cœur sont la terre et les hommes, mais aussi des thèmes socioculturels comme l’instauration de la nouvelle ruralité et l’édification de familles heureuses."
Dô Ngoc An fait partie des 500 artistes de don ca tài tu que compte la province de Bac Liêu. Comme lui, la plupart de ses confrères sont issus de familles au sein desquelles la tradition du don ca tài tu se transmet de génération en génération. Ils ont formé 70 clubs qui se produisent partout dans la province.
Il faut savoir qu’à Bac Liêu, il n’y a pas de fête sans don ca tài tu, qui est un art ouvert à tous. Ceux qui savent jouer d’un instrument de musique en jouent et ceux qui savent chanter chantent. Jouer faux ou chanter faux n’a rien de grave. On recommence, encore et encore, jusqu’à une maîtrise suffisante pour pouvoir se produire dans les festins de toutes sortes.
"Bac Liêu a vu naître des clubs de don ca tài tu au niveau des villages, des districts, des bourgs et de la province. Et il existe même un budget local pour le fonctionnement de ces clubs et notamment pour l’écriture de nouvelles paroles. Le don ca tài tu attire de plus en plus de monde", affirme Tu Duy Doàn, un musicien.
À Bac Liêu, désormais, un village ne sera certifié "village culturel" que s’il dispose d’au moins un club de don ca tài tu.
VOV/VNA/CVN