Ba Mùn, un paradisiaque enfer vert

Située dans la baie de Bai Tu Long, province de Quang Ninh (Nord), Ba Mùn est l’une des plus grandes et des plus belles îles du Parc national de Bai Tu Long. Un paradis pour tous les passionnés de nature.

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Premiers rayons de soleil sur l’île de Ba Mùn.

La baie de Bai Tu Long jouxte la fameuse baie de Ha Long. Cette réserve de biosphère compte des centaines d’îles et d’îlots. L’île de Ba Mùn est un des derniers sanctuaires de la nature de la région Nord-Est. Ses 18.000 ha sont couverts d’une forêt luxuriante, habitat de nombreuses espèces menacées.

Du port de Cai Rông, dans le district de Van Dôn, un bateau vous amène à l’île en 45 minutes. Ba Mùn a la forme d’une lame de couteau longue de 13 km et de 2 km de large au maximum. Sa côte Est est battue par les fortes vagues venant du Pacifique, alors que sa côte Ouest est plutôt calme.

Une nature (quasi) primitive

L’île est inhabitée, et fréquentée seulement par des gardes-forestiers. La première richesse de Ba Mùn, ce sont ses forêts que d’aucuns qualifient de «primitives». Environ 2.000 espèces animales et végétales y ont été recensées, dont 72 animaux et 32 plantes figurant dans le Livre Rouge des espèces menacées du Vietnam, parmi elles python molure, macaque à longue queue, pangolin...

L’île de Ba Mùn est la «perle verte» de la baie de Bai Tu Long.

La flore est extrêmement diversifiée avec 780 espèces, dont bois de fer et teck, deux essences forestières précieuses bien connues. Une rare espèce de Paphiopedilum - genre d’orchidées couramment appelées «Sabot de Vénus» -, existe encore ici. Cette espèce endémique n’est connue que dans la province de Lào Cai (Nord-Ouest) et à Ba Mùn.

L’île abrite aussi le plus grand centre de sauvetage d’animaux de la côte nord du Vietnam. Il prend en charge de nombreuses espèces comme ours, macaques à longue queue, reptiles, porcs-épics ou tortues marines, le plus souvent arrachés des mains de trafiquants. Son existence montre que la conservation est l’une des priorités du parc national. «Tous les jours, nous donnons aux singes des pommes de terre, des courges, des citrouilles et des patates douces. Les tortues mangent de la viande ou des légumes. Ce sont des animaux sauvages, il faut faire attention, les singes peuvent mordre», confie Pham Ngoc Biên, un employé du centre depuis cinq ans.

Quand les pensionnaires ont «repris du poil de la bête», ils sont relâchés dans la nature. Certains singes, une fois libérés, reviennent régulièrement au centre. «Notre travail est plus difficile que sur le continent. Nous et les gardes-forestiers travaillons ensemble pour patrouiller en forêt et suivre les animaux».

Le site abrite une faune et une flore exceptionnelles.

Une île sanctuaire ouverte aux touristes

Environ 80% des animaux sauvés ont survécu et ont été relâchés en forêt, ce qui augmente la population animale de l’île.

«La mission du parc est la préservation de la biodiversité. Nous avons renforcé la sécurité pour empêcher que des individus malintentionnés ne viennent ici pour braconner», souligne Vu Ngoc Thân, directeur adjoint du Parc national.

La nature sauvage de l’île a non seulement une grande valeur scientifique, mais également touristique. Depuis quelques années, l’île et le Parc national de Bai Tu Long ne sont plus seulement ouverts aux scientifiques et chercheurs, mais aussi aux touristes qui peuvent suivre les sentiers de patrouille forestière. Comptez trois jours pour un tour complet de l’île.

Thuy Hà/CVN

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