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Le président argentin Javier Milei (centre), entouré de plusieurs membres de son gouvernement, le 16 janvier 2024 à leur arrivée à l'aéroport de Zurich pour participer au forum de Davos. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il s'adressera au Forum économique mondial après une série de réformes drastiques mises en place après sa victoire électorale le mois dernier, au moment où l'Argentine fait face à une inflation spectaculaire, de plus de 200% en 2023.
Son discours sera d'autant plus scruté que sa personnalité intrigue et sa vision étrangère interroge, entre "valeurs" claironnées et pragmatisme.
M. Milei a donné un premier aperçu de son message en partageant sur X (ex-Twitter) une vidéo du média argentin Infobae, où il est filmé dans l'avion de ligne l'emmenant en Europe - un choix présenté comme un reflet de ses efforts d'austérité.
"Je viens planter la semence de la liberté dans un forum contaminé par l'agenda 2030 socialiste, qui n'apportera que la misère dans le monde", affirme-t-il.
Il n'a pas élaboré, mais l'agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable est considéré par une partie de l'extrême-droite américaine comme un projet anti-pauvreté visant à réduire les libertés individuelles.
Milei, qui a été comparé à l'ancien président américain Donald Trump pour ses positions antisystèmes et son style sans filtre, promet de proclamer à Davos que "la liberté est la clef de la prospérité".
Certaines de ses déclarations risquent d'être en contradiction complète avec celles défendues par le Forum économique mondial. Milei considère par exemple que l'humain n'est pas responsable du changement climatique.
Il partagera la scène à Davos le 17 janvier avec son homologue français Emmanuel Macron, le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres ou encore le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Tête-à-tête avec le FMI
L'économiste ultra-libéral de 53 ans assure avoir reçu plus de 60 demandes d'entretien en tête-à-tête, et n'avoir "pas la possibilité de répondre physiquement à une telle demande".
Au final, la seule réunion bilatérale annoncée à son agenda est une entrevue en fin d'après-midi avec Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
L'Argentine doit 44 milliards d'USD au FMI, qui a salué certaines de ses réformes et projets de dérégulation.
Milei a notamment mis fin à l'encadrement des prix, divisé par deux le nombre de ministères, et lancé un programme d'économies agressif. Sans compter une dévaluation de plus de 50% du peso actée deux jours après son investiture.
Mme Georgieva a encore jugé le 16 janvier, lors d'un événement organisé par Bloomberg à Davos, que le gouvernement argentin "avance agressivement" face aux "défaillances" du pays.
Milei sera accompagné par sa cheffe de diplomatie Diana Mondino et son ministre de l'Economie, Luis Caputo. Il s'agit de montrer au monde "les changements en Argentine, ce que nous voulons faire et comment", a déclaré Mme Mondino en amont.
Si, depuis son élection, M. Milei a considérablement modulé les graves et les aigus en matière de diplomatie, il reste inconnu sur la scène internationale.
"J'imagine que le reste des leaders et personnalités de l'économie globale aimeraient un peu le décrypter, voir de quoi il retourne, quels sont vraiment ses projets, et quel degré de confiance il inspire", a estimé Alejandro Frenkel, politologue à l'Université San Martin.
Pour lui, Milei va chercher à Davos à "générer de la confiance dans l'establishment économique international", et présenter son programme économique comme favorable aux investissements internationaux.
AFP/VNA/CVN