France
Aidé par l'État, ArcelorMittal investit gros pour décarboner son site de Dunkerque

Pour réduire les émissions de son site de production d'acier de Dunkerque, en remplaçant un haut fourneau par des fours électriques, ArcelorMittal va investir jusqu'à 1,8 milliard d'euros, financés en partie par les aides de l'État, a annoncé dimanche 14 janvier le gouvernement.

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L'aciérie d'ArcelorMittal à Dunkerque, le 11 février 2022 dans le Nord.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les travaux devraient permettre de réduire de près de 6% les émissions de CO2 du secteur industriel en France, a affirmé dimanche le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, en présentant le projet à des journalistes.

L'État apportera une aide, validée par l'Union européenne, qui pourra aller jusqu'à 850 millions d'euros en fonction des investissements effectivement réalisés, a précisé Bercy.

Le président Emmanuel Macron a salué "un accord historique" permis par le plan France 2030 dédié à l'innovation. "À terme, c’est plus d'1% de nos émissions de CO2 supprimées", s'est-il félicité dans un message sur le réseau LinkedIn.

L'argent débloqué par l'entreprise et l'État permettra de construire deux fours électriques ainsi qu'une unité de réduction directe du fer, première étape pour produire l'acier décarboné.

Ces installations fonctionnant à l'électricité et au gaz, et à terme à l'hydrogène, se substitueront à un des hauts fourneaux fonctionnant au charbon, symboles de la sidérurgie mais fortement polluants. L'usine fait partie des 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France.

Au total, les investissements devraient permettre de réduire les émissions de CO2 du site de 4,4 millions de tonnes par an.

"Une victoire majeure" 

Les investissements n'ont pas encore été complètement validés par ArcelorMittal mais l'entreprise effectue actuellement les études finales, a précisé Bercy. Les fours et l'unité de réduction directe du fer devraient commencer à fonctionner en 2027.

Bruno Le Maire se rend lundi 15 janvier sur place en compagnie du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu pour signer le contrat d'aide de l'État, placé sous l'égide de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Sera également présentée à cette occasion une lettre d'intention entre l'entreprise et EDF devant garantir au site un approvisionnement stable et compétitif en électricité.

Le groupe, numéro deux mondial de l'acier, avait déjà annoncé début 2022 vouloir investir 1,7 milliard d'euros dans la décarbonation de ses sites à Dunkerque et à Fos-sur-Mer. Il s'agit du même projet mais redimensionné.

Depuis, "nous avons franchi plusieurs étapes clés en parallèle : première phase d'études d'ingénierie, approbation par la Commission européenne du soutien de la France, signature d'une lettre d'intention avec EDF pour l'approvisionnement en électricité et convention de fonctionnement avec l'Ademe", a indiqué un porte-parole d'ArcelorMittal.

L'entreprise prévoit désormais de consacrer 1,8 milliard d'euros à Dunkerque, a-t-il précisé.

À Fos, le groupe a déjà engagé la construction d'un "four poche", un projet à 73 millions d'euros qui permet d'augmenter l'utilisation d'acier recyclé, et prévoit d'y construire un four électrique, a-t-il ajouté.

Bruno Le Maire a estimé que la confirmation de la volonté d'ArcelorMittal d'investir à Dunkerque était "une victoire majeure pour la France".

Quatre sites de l'entreprise, en Allemagne, en Belgique, en Espagne et en France, étaient en concurrence, a-t-il indiqué. Le plan américain pour l'industrie verte (Inflation Reduction Act) rendait aussi "très attractif un investissement aux États-Unis", a ajouté le ministre.

La France a, selon lui, tiré son épingle du jeu grâce à "la disponibilité de l’énergie nucléaire à (la centrale nucléaire de) Gravelines" et la possibilité d'assurer à long terme l'approvisionnement en électricité au site, grâce au soutien public négocié avec Bruxelles et grâce à "la stabilité de notre politique économique".

Lundi 15 janvier, Bruno Le Maire se rend aussi à Gravelines, pour son premier déplacement depuis qu'il a récupéré à Bercy, à la faveur du remaniement, la charge de l'énergie.

Le fait que cette mission ne dispose plus d'un ministère propre "ne marque aucun retour en arrière" dans la décarbonation de l'économie du pays, a assuré le ministre. Cela va au contraire lui donner "un nouvel élan" pour faire de la France la première économie verte européenne en 2040, a-t-il déclaré.

"Le fait d'avoir l'énergie sous notre autorité nous permettra d'accélérer encore cette transition climatique et de mettre tous les moyens économiques et financiers de Bercy au service de cette ambition", a insisté Bruno Le Maire.

AFP/VNA/CVN

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