Aux États-Unis, les femmes PDG, une cible privilégiée des financiers ?

Le limogeage récent de deux grandes patronnes américaines met en lumière les pressions des financiers sur les rares femmes à la tête de multinationales et porte un coup aux efforts pour diversifier les états-majors des entreprises.

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Ellen Kullman, PDG de la société DuPont, à Dana Point, en Californie, le 18 octobre 2016.

Ellen Kullman, Meg Whitman, Mary Barra, Indra Nooyi, Marissa Mayer, Ursula Burns (première femme noire PDG d'une grosse entreprise américaine), Irene Rosenfeld et Sheri McCoy ont en commun de diriger ou d'avoir dirigé de grandes sociétés cotées: DuPont, HP, General Motors, Pepsi, Yahoo!, Xerox, Mondelez et Avon Products.

Les femmes PDG sont-elles moins performantes que les hommes ou sont-elles simplement considérées comme des cibles faciles pour des investisseurs en quête d'importants retours sur investissements et voulant peser dans la vie et la gouvernance des entreprises? Ces questions prennent de l'ampleur car elles sont posées au moment où la Silicon Valley est épinglée pour son manque de diversité et accusée de sexisme. Seuls 27 des 500 PDG des entreprises de l'indice boursier S&P 500 sont des femmes, soit 5,4%.

"Faibles"

Les financiers perçoivent les femmes patronnes comme "faibles et ayant moins confiance en elles", déclare l'universitaire.

Une étude de 2013 du cabinet PricewaterhouseCoopers a montré que la probabilité pour que des femmes patronnes soient débarquées après 10 ans de règne était supérieure aux hommes, 38% contre 27%.

Dans la plupart des cas, leur performance n'est pas mise en cause. En Bourse, les actions des entreprises dirigées par des femmes ont affiché des retours sur investissements annuels de 25% depuis 2009 contre 11% à l'indice boursier MSCI World, selon une étude d'août 2017 de la banque scandinave Nordea Bank AB, qui a passé en revue la performance de 11.000 entreprises dans 27 pays développés.

"Son leadership a bénéficié à tous les actionnaires de l'entreprise", a dit après coup le financier américain Nelson Peltz à l'égard d'Irene Rosenfeld, débarquée chez Mondelez, le fabricant des biscuits Lu et des chocolats Côte D'Or.

'Rhétorique lassante'

Peltz a souvent été montré du doigt parce qu'il a lancé des campagnes contre Indra Nooyi, Ellen Kullman et Irene Rosenfeld, après être entré au capital de leur entreprise respective via son fonds d'investissement Trian Partners.

Des 28 campagnes lancées par Trian depuis sa création en 2005, seules trois visent des entreprises dirigées par des femmes, soit 10,7%. Autrement dit plus de 89% ont été engagées contre des patrons hommes, dont celui de General Electric (GE) Jeff Immelt, qui a quitté récemment ses fonctions.

"Il y a une perception réelle chez certaines personnes que les PDG femmes sont ciblées de façon disproportionnée", avance Dan Zacchei, de la firme Sloane & Company, qui conseille activistes et entreprises. Et de mettre en garde les financiers contre une réputation de sexistes qui risquerait de les aliéner des médias et des autres investisseurs.

AFP/VNA/CVN

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