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Une Mini électrique branchée à une station de rechargement à Toulouse, le 24 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les voitures à batterie ont représenté 12,1% des ventes de voitures neuves sur l'année, contre 9,1% en 2021, ou 1,9% en 2019, selon les chiffres publiés mercredi 1er février par l'Association des constructeurs européens (ACEA).
Sur un marché automobile freiné depuis la pandémie par les problèmes logistiques, effondré au même niveau qu'en 1993, les ventes d'électriques ont augmenté de 28% par rapport à 2021, avec plus de 1,1 million de véhicules écoulés.
Ces ventes ont notamment été tirées par le marché allemand, où elles ont accéléré en fin d'année, juste avant une baisse des bonus à l'achat.
Les électriques ont également eu beaucoup de succès en Suède ou en Belgique.
En Norvège, un record de quatre voitures neuves sur cinq (79%) étaient électriques. Le royaume, gros producteur de pétrole, a pour objectif d'en finir avec les moteurs thermiques pour les nouvelles immatriculations dès 2025. Soit dix ans avant l'UE.
Le marché italien a été le seul à donner un coup de frein sur cette motorisation en 2022 (-26,9%).
Les hybrides non rechargeables (diesel ou essence) continuent également leur conquête du marché (+8.6%) et représentent désormais 22,6% des ventes, avec 2.089.653 de voitures écoulées.
Les ventes d'hybrides rechargeables, ces véhicules équipés d'un moteur thermique et d'un petit moteur électrique rechargeable sur une prise ou une borne, ont marqué le pas pour la première fois, avec 874.182 véhicules écoulés (+1,2%).
Au total, les voitures électrifiées (hybrides et 100% électriques) dépassent depuis la fin 2021 les ventes de voitures à essence : celles-ci représentaient 36,4% des ventes sur l'année 2022 (-12,8%, avec près de 3,3 millions de véhicules écoulés).
Encore cher
Le diesel, touché par le scandale du dieselgate, de forts malus et une offre qui rapetisse dans les gammes des constructeurs, continue sur sa pente descendante (-19,7%), avec 1,5 million de véhicules écoulés. La désaffection pour le diesel a été particulièrement marquée en France et en Belgique.
Face au bannissement européen prévu pour les thermiques, la plupart des constructeurs ont commencé à muscler leur offre de voitures électriques et hybrides.
L'automobile, premier mode de déplacement des Européens, représente un peu moins de 15% des émissions de CO2 dans l'UE.
"Nous bougeons vite, malheureusement plus vite que d'autres secteurs. Cette transition ne peut pas concerner que le secteur automobile", a souligné mardi 31 janvier le directeur général de Renault et nouveau président de l'ACEA, Luca de Meo, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Il a mis en avant les besoins en bornes de recharge, dont les installations se limitent à 2.000 par semaine dans l'UE, contre les 14.000 nécessaires selon l'industrie, et avec de fortes inégalités selon les pays.
Les constructeurs automobiles européens investissent 250 milliards d'euros dans leur électrification, a souligné M. De Meo. Avec leurs tarifs élevés, les électriques sont achetées pour le moment par des foyers "riches" mais cela devrait changer avec la généralisation de l'électrique, selon le président de l'ACEA.
Si le leader du marché électrique, Tesla, a fortement baissé ses tarifs début 2023, ni Renault ni Volkswagen ne veulent entrer dans une guerre des prix sur ce secteur encore juteux.
"À la fin, chacun essaie de protéger ses marges. Lancer une guerre des prix alors que nous lançons les opérations n'est pas ce qui peut arriver de mieux au marché. Nous avons besoin d'investir", a souligné M. De Meo.
AFP/VNA/CVN