M. Yvon Fontaine et Mme Deborah Chatsis, ambassadrice du Canada au Vietnam, lors d’une rencontre avec la presse à Hanoi. |
Quelles sont vos remarques sur les tendances d’apprentissage du français dans le monde ?
Ce qu’on constate en ce moment, en particulier au niveau universitaire, c’est l’intérêt grandissant pour l’enseignement et la recherche scientifique en français. Car nous voyons très bien l’évolution des demandes envoyées depuis quelques années à l’Agence universitaire de la Francophonie en matière de recherche scientifique et d’enseignement du français. Nous avons maintenant environ 8.000 membres dans 98 pays. Lorsque je suis arrivé à l’AUF en tant que président, nous n’en avions que 500. En moins de quatre années, on voit toute la différence. On constate également que ce ne sont pas des universités entièrement francophones mais qui enseignent certaines filières en français. Dans la grande région de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie-Pacifique, au Vietnam par exemple, il y a beaucoup de membres. Nous avons aussi de nouveaux membres en Inde, en Chine, au Japon, un intérêt très soutenu en Thaïlande, et bien sûr au Cambodge et au Laos. Et l’on voit cela également dans d’autres régions du monde comme à Vanuatu.
Et pour le Vietnam ?
Les filières francophones au Vietnam sont très performantes. Nous sommes maintenant dans une région possédant 80 filières universitaires. Souvent les étudiants suivant les filières francophones sont des étudiants qui ont appris le français dès le lycée. Ce sont de bons étudiants, et nous sommes très contents.
L’Université de Moncton, au Canada. |
D’ailleurs, au Canada, nous accueillons beaucoup d’étudiants vietnamiens, surtout en master et en doctorat. Ce sont toujours d’excellents étudiants qui sont bien formés et qui font leurs études doctorales au Canada.
L’Université de Moncton a-t-elle des projets de coopération avec des universités viet-namiennes ?
Oui, on en a beaucoup. Il y a plusieurs Vietnamiens d’origine qui sont professeurs dans les universités canadiennes. Dans notre université, l’Université de Moncton, nous en avons aussi. Au cours des années, il y a eu des conventions signées avec des universités vietnamiennes, particulièrement dans les domaines des sciences de l’ingénierie, des sciences exactes telles la physique, la science des matériaux, etc. Il y a des moments forts pour la coopération bilatérale. C’est toujours intéressant pour les deux côtés d’entretenir des échanges. Généralement, il y a des collaborations entre l’Université de Moncton et plusieurs universités de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville.
* Yvon Fontaine, recteur de l’Université de Moncton, a été élu en 2009 président de l’AUF. Il est le premier Acadien et recteur d’une université canadienne de langue française à l’extérieur du Québec à présider cet important organisme qui est un réseau mondial regroupant quelque 677 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, répartis dans plus de 80 pays, ayant choisi le français comme langue d’enseignement. M. Fontaine est d’ailleurs actif au sein de l’AUF depuis plusieurs années.
* Unique université francophone au Nouveau-Brunswick, l’Université de Moncton a été fondée en 1963 et possède des campus à Edmundston, à Moncton et à Shippagan. Elle est la plus grande université canadienne entièrement de langue française à l’extérieur de Québec, et la seule à offrir un large éventail de programmes pour les trois cycles d’études. Elle compte actuellement plus de 6.000 étudiants issus de milieux de plus en plus variés.
Propos recueilli par Huong Giang/CVN