Au Royaume-Uni, un sommet pour encadrer l'essor fulgurant et inquiétant de l'IA

Le Royaume-Uni réunit mercredi 1er et jeudi 2 novembre dirigeants politiques, représentants de la tech et chercheurs à Bletchley Park pour discuter de l'essor fulgurant de l'intelligence artificielle (IA), lors d'un premier sommet organisé face aux craintes suscitées par cette révolution technologique.

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Si le potentiel de l'IA suscite de nombreux espoirs, en particulier pour la médecine.
Photo : AFP/VNA/CVN

Destruction d'emplois, cyberattaques voire perte de contrôle par les humains... Les signaux d'alarme se multiplient quant aux dangers potentiels de l'IA. Et si le gouvernement britannique a semblé réduire ses ambitions, avec peu d'invités prestigieux et de mesures concrètes attendues, il dit surtout vouloir ouvrir le dialogue sur le sujet lors de cette réunion organisée à Milton Keynes, au nord de Londres.

"Ma vision, et notre but ultime, est de travailler vers une approche plus internationale dans la sécurité, où nous collaborons avec nos partenaires pour faire en sorte que les systèmes d'IA soient sûrs avant d'être lancés", a plaidé le Premier ministre britannique Rishi Sunak jeudi 20 octobre lors d'un discours à Londres.

Il a assuré qu'il bataillerait pour aboutir à la "première déclaration internationale sur la nature" des "risques" de l'IA et proposerait la mise sur pied d'un groupe d'experts internationaux, inspiré du modèle du Giec sur le climat.

Le lieu n'a pas été choisi par hasard : le manoir de Bletchley Park est l'emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde guerre mondiale, où le mathématicien Alan Turing est parvenu à "casser" le code de la machine Enigma.

Le Britannique Alan Turing est aussi considéré comme l'un des pères de l'intelligence artificielle grâce à son célèbre test, qui consiste à deviner si un utilisateur est train d'avoir une conversation avec un ordinateur ou avec un être humain.

Des smartphones aux aéroports, l'intelligence artificielle est déjà omniprésente dans la vie quotidienne, mais ses progrès se sont accélérés ces dernières années avec le développement de technologies "d'avant-garde" comme le robot conversationnel ChatGPT.

"Dans 200 ans, les historiens auront donné un nom à cette période" de révolution technologique, a affirmé lors d'une conférence de presse Aldo Faisal, professeur d'IA et de neurosciences à l'Imperial College de Londres.

Si le potentiel de l'IA suscite de nombreux espoirs, en particulier pour la médecine, son développement semble parfois sans frein, avec de grandes puissances qui réagissent pour l'instant en ordre dispersé.

Approche alarmiste

Outre la destruction de milliers d'emplois dans de nombreux secteurs, comme l'art et les médias, l'IA pourrait être à l'origine de cyberattaques, de désinformation et de fraudes, a mis en garde Rishi Sunak.

Un robot humanoïde, lors du sommet mondial AI for Good, à Genève (Suisse), le 6 juillet.
Photo : Reuters/VNA/CVN

L'un des objectifs du sommet de Bletchley Park est donc de parvenir au moins à une "compréhension commune des risques" entre les participants.

Reste désormais à savoir quels chefs d'États feront le déplacement pour se pencher sur le sujet, en pleine conflit entre Israël et le Hamas.

À ce stade, la Première ministre italienne Giorgia Meloni est la seule cheffe d'État ou de gouvernement du G7 à avoir confirmé sa présence. Les États-Unis seront représentés par la vice-présidente Kamala Harris, et l'Union européenne par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est également attendu.

À l'initiative de ce sommet, le Royaume-Uni se veut le moteur d'une coopération internationale sur l'intelligence artificielle. Mais son approche alarmiste, insistant sur de potentielles catastrophes, agace certains acteurs du secteur, qui voudraient plutôt se pencher sur les problèmes existants tels que le manque de transparence des modèles conçus par les entreprises et leurs biais sur la race ou le genre.

Les principes éthiques communs que le Royaume-Uni veut tenter d'établir risquent également de se heurter aux intérêts des laboratoires d'IA et des géants de la tech, chinois et américains principalement, limitant l'efficacité d'un tel sommet selon ses détracteurs.

Pour Hamed Haddadi, professeur au département d'informatique de l'Imperial College de Londres, le temps est en tout cas venu "d'avoir ce dialogue" : "Avons-nous besoin de régulation, ou devons nous laisser le marché et les entreprises s'en occuper, et voir ce qu'il se passe ?".

AFP/VNA/CVN

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