Le bilan de l'effondrement d'un vieil immeuble de six étages du quartier chrétien d'Achrafieh, dans la partie Est de la capitale libanaise, ne cesse de s'alourdir. |
"Jusque là, 26 corps ont été extraits et nous pensons qu'il y en a d'autres toujours enfouis sous les décombres du bâtiment qui s'est écroulé le 15 janvier soir", a déclaré un responsable de la Croix Rouge, Georges . Une dizaine de personnes ont en outre été blessées, mais aucune grièvement. Le directeur général de la Défense civile, le général Raymond Khattar, a indiqué que parmi les corps retrouvés se trouvent ceux de sept Libanais -- dont un adolescente de 15 ans -- six Soudanais, deux Égyptiens et deux Philippins.
Selon le ministère jordanien de Affaires étrangères, trois Jordaniens font aussi partie des victimes : un homme, sa femme et leur petit-fils. Le bilan ne cesse de s'alourdir après l'effondrement de ce vieil immeuble de six étages du quartier chrétien d'Achrafieh, dans l'Est de la capitale libanaise.
Selon les estimations des autorités, une cinquantaine de personnes, essentiellement des Libanais et des ouvriers soudanais et égyptiens, y résidaient. Au moins huit des habitants avaient quitté le bâtiment avant le drame. Les opérations de sauvetage qui ont duré toute la nuit se poursuivaient avec l'aide de chiens, sous l'oeil des voisins et des proches des habitants de l'immeuble.
Vêtus de noir, beaucoup pleuraient, priaient ou semblaient complètement abattus, selon un journaliste de l'AFP sur place. Un ouvrier syrien travaillant sur un chantier en face de l'immeuble a raconté avoir assisté à l'effondrement : "En début de soirée, de petits fragments de pierre ont commencé à tomber, mais personne n'y a prêté attention. Puis de grosses pierres sont tombées, les gens ont commencé à crier 'Sortez! Sortez!'. En quelques minutes, l'immeuble était par terre. C'était comme un tremblement de terre", a dit un autre témoin.
Une habitante qui a pu s'échapper avec sa mère mais dont le père et les trois frères étaient toujours sous les décombres a affirmé à la télévision que l'immeuble était tellement délabré que le propriétaire avait mis les résidents en garde peu avant la catastrophe.
Le président de la République, Michel Sleimane, le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel et plusieurs députés se sont rendus sur place le 15 janvier au soir. M. Charbel a affirmé qu'une enquête était en cours et que le propriétaire de l'immeuble avait été arrêté pour interrogatoire. Le gouvernement libanais a annoncé une compensation de 30 millions de livres libanaises (15.750 euros) aux familles des victimes et à chaque famille résidant dans l'immeuble écroulé.
Le chef de la municipalité de Beyrouth, Bilal Hamad, a appelé les habitants à alerter les autorités en cas de danger dans leur habitat, indiquant qu'un comité serait mis en place pour recenser les immeubles à risque. Qualifiant certains vieux bâtiments de "bombes à retardement", il a demandé "à tous les habitants, propriétaires ou locataires, d'informer la municipalité s'ils ont des doutes sur la sécurité de leur immeuble".
AFP/VNA/CVN