Au Malawi, une présidentielle et des législatives très ouvertes

Le Malawi se rend aux urnes mardi 21 mai pour une élection présidentielle à l'issue incertaine, où le sortant Peter Mutharika brigue un second mandat face à deux sérieux adversaires qui ont fait de la lutte contre la corruption leur thème de prédilection.

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Une femme s'apprête à voter à Goliati au Malawi le 21 mai.
Photo: AFP/VNA/CVN

Les électeurs sont aussi appelés à renouveler leurs députés et conseillers locaux dans ce petit État agricole d'Afrique australe. En campagne, Peter Mutharika, 78 ans, a défendu son bilan, mettant en avant l'amélioration des infrastructures, en particulier des routes, dans l'un des pays les plus pauvres au monde.

"Depuis notre arrivée au pouvoir en 2014, nous nous sommes attelés à réparer le Malawi (...) Nous avons mis le Malawi sur le chemin du progrès", a-t-il affirmé lors de sa dernière réunion publique de campagne samedi 18 mai à Blantyre (Sud). La moitié des 18 millions de Malawites vivent cependant toujours sous le seuil de pauvreté et seuls 11% de sa population ont accès à l'électricité. Peter Mutharika a promis de "faire du Malawi un pays meilleur d'ici cinq ans". "L'opposition n'a aucune raison de me critiquer. Pas une seule", a-t-il assuré.

Corruption

Ses principaux adversaires - le chef de l'opposition Lazarus Chakwera, à la tête du parti du Congrès du Malawi (MCP) de l'ancien dictateur Hastings Banda (1964-1994), et le vice-président Saulos Chilima - ont pourtant dénoncé la corruption qui a entaché sa présidence.

Des électeurs font la queue pour aller voter lors de l'élection présidentielle au Malawi le 21 mai.

Le chef de l'État, qui s'était engagé à lutter contre ce fléau à son arrivée au pouvoir, s'est lui-même retrouvé impliqué dans un scandale de pots-de-vin à la suite de l'attribution d'un contrat de millions de dollars à la police. "Nous devons mettre fin à la corruption", a insisté Lazarus Chakwera, qui a reçu le soutien de poids de l'ex-présidente Joyce Banda (2012-2014).

L'ancien pasteur évangéliste compte bien cette année prendre sa revanche, lui qui était arrivé deuxième du scrutin en 2014, avec 450.000 voix de retard seulement sur Peter Mutharika. Le vice-président Chilima espère de son côté créer la surprise, après avoir claqué la porte l'an dernier du Parti démocratique progressiste (DPP, au pouvoir), pour lancer sa formation, le Mouvement uni de transformation (UTM). À 46 ans, il compte séduire une partie de la jeunesse, au fort poids électoral: les moins de 35 ans représentent plus de la moitié des 6,8 millions d'électeurs du Malawi.


AFP/VNA/CVN

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