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Atsushi Shimizu, fondateur de la start-up Challenergy, à côté de son éolienne sans pales, le 20 octobre 2016 à Tokyo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'ingénieur Atsushi Shimizu, basé à Tokyo, s'appuie sur l'effet Magnus, du nom d'un physicien allemand du XIXe siècle, Gustav Magnus. Tout comme un ballon de football prend des changements de direction à l'approche du but du fait du mouvement de rotation imprimé par le joueur au moment de la frappe, les cylindres permettent de générer une force utilisée pour entraîner un générateur, grâce aux courants d'air et variations de pression à leurs pourtours.
D'autres éoliennes à effet Magnus existent déjà, notamment celles du fabricant japonais Mecaro, mais leur forme rappelle les traditionnelles éoliennes, avec des cylindres à la place des pales. Elles sont de ce fait plus vulnérables à des vents très violents, dépassant 150 km/h.
Pour l'heure, le Japon a surtout misé sur le solaire pour élever la part d'énergies renouvelables depuis l'accident nucléaire de Fukushima de mars 2011, qui a porté un coup d'arrêt à l'énergie atomique.
Le vent ne contribue à la production d'électricité qu'à très modeste échelle (moins de 1%). Pourtant, "selon des estimations, l'énergie éolienne a plus de potentiel ici que le solaire", souligne auprès de l'AFP l'inventeur de 37 ans, qui a quitté son travail pour lancer sa start-up Challenergy en 2014.
Des vents capricieux et l'abondance de terrains vallonnés ne se prêtent pas aux éoliennes classiques à trois pales, communes dans d'autres pays, sans oublier la menace des typhons qui peut les réduire en miettes.
Rêves planétaires
Cependant, certains experts sont sceptiques. "Une éolienne comme celle de Challenergy pourrait être très résistante par vents forts, mais étant donné qu'elle ne fonctionnerait qu'une partie de l'année nous ne savons pas si elle produirait plus d'énergie que les éoliennes traditionnelles", observe Izumi Ushiyama, de l'institut de technologie d'Ashikaga.
En outre, comme les autres énergies de ce type, dépendant de la lumière et/ou des conditions météorologiques, elles ne sont pleinement utilisables qu'associées à un dispositif de stockage et de régulation de courant. Si des batteries de très grande capacité pouvaient effectivement être chargées le temps d'un typhon pour alimenter ensuite une région, l'intérêt serait notable.