>>Une attaque au couteau dans un centre pour handicapés au Japon fait 19 morts
Policiers et secouristes travaillent sur le lieu de l'attaque au couteau de Kawasaki, dans la banlieue sud de Tokyo, le 28 mai. |
La tuerie, un fait divers rare au Japon, considéré comme un pays très sûr, est survenue peu avant 08h00 heure locale dans la ville de Kawasaki, au sud de la capitale japonaise. Une fille de 12 ans et un homme de 39 ans ont succombé à leurs blessures, selon Kiyoshi Matsuda, directeur adjoint de l'hôpital où ils avaient été admis, Musashi Kosugi. L'homme "semble être le père d'un des enfants qui se trouvaient sur les lieux", a précisé la chaîne publique NHK, citant la police.
Selon les médias locaux, l'agresseur présumé, âgé d'une cinquantaine d'années et apparemment muni de deux couteaux, est également mort des suites des blessures qu'il s'est infligées. "Je vais vous tuer!", aurait-il lancé, selon un témoin qui se trouvait dans le parc voisin, interrogé par le quotidien Asahi. Les services de secours ont par ailleurs fait état d'au moins 16 blessés.
"Prières" et "colère"
Un habitant a raconté avoir entendu des filles hurler alors qu'il venait de se réveiller. "C'est difficile de décrire à quoi cela ressemblait. Ce n'était pas les cris de filles qui s'amusaient, le son n'était absolument pas normal", a confié l'homme de 25 ans, se présentant sous le nom de Matsumoto.
La police scientifique inspecte la scène de crime à Kawasaki, près de Tokyo, où un homme a poignardé plusieurs personnes avant de se donner la mort le 28 mai. |
Il est sorti de chez lui et a vu un homme en costume allongé dans la rue, ainsi qu'une fille "affalée sur le sol", à hauteur de l'arrêt de bus. "Il y avait aussi cinq ou six filles, et du sang partout", a-t-il décrit. Donald Trump, présent au Japon pour une visite d'État touchant à son terme, a aussitôt témoigné de sa solidarité. "Tous les Américains sont au côté du peuple japonais et pleurent pour les victimes et leurs familles", a déclaré le président, peu avant de décoller pour Washington.
Un peu plus tard, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a à son tour présenté ses "condoléances" et exprimé sa "grande colère" après cet acte "atroce". Sur place, ont rapidement afflué de nombreuses voitures de police, des véhicules de pompiers et des ambulances. Des tentes ont été dressées en urgence pour prodiguer les premiers soins. Un bus blanc était garé à proximité, flanqué du nom "Caritas Gakuen", un établissement catholique, a constaté un journaliste de l'AFP.
Déchaînements de violence aveugle
"Dans le quartier, tout le monde sait que les enfants de cette école" attendent le bus à cet endroit-là, a expliqué un riverain de 66 ans, sous couvert d'anonymat.
La police boucle les lieux de l'attaque au couteau de Kawasaki, dans la banlieue de Tokyo, le 28 mai. |
"J'habite ici depuis longtemps, je ne peux pas croire que quelqu'un ait ciblé ce bus et ces jeunes enfants". Parmi les blessés, "une femme d'une quarantaine d'années et trois filles, âgées de 6 ans, souffrent de graves blessures, principalement au niveau de la tête et du cou", a affirmé à la presse Takehito Otsubo, directeur adjoint de l'hôpital où elles ont été admises.
Les tueries de masse sont rares au Japon, qui dispose d'une législation de contrôle des armes très stricte et d'un taux de criminalité relativement faible. Mais des déchaînements de violence aveugle endeuillent occasionnellement l'archipel. En juillet 2016, un jeune homme avait tué à l'arme blanche 19 personnes dans un centre pour handicapés mentaux à une cinquantaine de kilomètres de Tokyo, la pire tuerie du pays depuis 1938.
Une autre attaque a marqué les esprits, quand en 2008, un homme de 28 ans, armé d'un couteau et au volant d'un camion, avait semé la panique dans le quartier de l'électronique d'Akihabara à Tokyo, écrasant des piétons avant de poignarder des passants au hasard dans la foule avec une lame à double tranchant. Sept personnes étaient décédées et 10 avaient été blessées. Quelques années plus tôt, en juin 2001, un homme avait tué huit enfants dans une école primaire d'Osaka.
AFP/VNA/CVN