Attaque au camion-bélier à Toronto en 2018 : l'auteur pénalement responsable

Le jeune homme qui a fauché et tué 10 personnes en avril 2018 à Toronto au volant d'une fourgonnette, avait conscience de ses actes et ne peut revendiquer l'irresponsabilité pénale, a affirmé vendredi 18 décembre le procureur au dernier jour de son procès.

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Des fleurs, des messages et des bougies à la mémoire des personnes tuées dans l'attaque au camion-bélier, le 24 avril 2018 à Toronto, au Canada.
Photo : AFP/VNA/CVN

Alek Minassian, atteint d'une forme sévère d'autisme, a reconnu les faits et le procès devait déterminer s'il était sain d'esprit le jour du drame, afin de le déclarer criminellement responsable ou pas. Dès l'ouverture des débats le 10 novembre, l'homme de 28 ans avait plaidé l'irresponsabilité pénale.

La juge de Toronto, Anne Molloy, a annoncé qu'elle rendrait son verdict le 3 mars 2021, après un procès qui s'est entièrement tenu par visioconférence sur Zoom en raison de la pandémie.

Le procureur Joseph Callaghan a estimé que le trouble du spectre de l'autisme (TSA) dont souffre l'accusé, intellectuellement déficient, ne l'a pas empêché de faire des choix délibérés et d'avoir conscience que ses actes étaient illégaux et moralement répréhensibles.

"La Couronne affirme qu'il s'agit d'un tueur de masse qui se trouve être atteint d'un TSA et non d'un TSA qui l'a poussé à commettre ces meurtres", a soutenu M. Callaghan.

Alek Minassian a reconnu avoir loué une camionnette le 23 avril 2018 et avoir tué huit femmes et deux hommes, âgés de 22 à 94 ans, et blessé 16 autres personnes dans sa course meurtrière sur les trottoirs du nord de la métropole canadienne.

Son avocat Boris Bytensky, s'appuyant sur des expertises psychiatriques, a de son côté plaidé que l'état mental de son client, dénué d'empathie et incapable de discerner le bien du mal, le rendait incapable de faire des choix rationnels. L'accusé a indiqué à plusieurs experts que sa motivation principale était la quête de notoriété, a révélé le procès.

Avant de passer à l'acte, il avait par ailleurs publié sur Facebook un message à caractère misogyne dans lequel il assurait : "la rébellion +Incel+ a déjà commencé !".

Abréviation anglophone pour "involontairement célibataire", la mouvance "Incel" regroupe des hommes exprimant, notamment sur des forums en ligne, leur mépris des femmes, responsables selon eux de leur insatisfaction sexuelle.

Minassian avait alors expliqué que son acte était une forme de "rébellion" destinée à attirer l'attention sur le sort des Incels, dont il se sentait proche après voir été "humilié" par plusieurs filles.

AFP/VNA/CVN

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