>>Ligue de diamant: Lavillenie, vainqueur avec 5,91 m sur le Léman
La Française Carolle Zahi lors du 100 m à Albi lors des championnats de France le 6 juillet |
En bouclant la ligne droite dans un temps canon de 11 sec 01, la sprinteuse de 24 ans rejoint au bilan 2018 la Néerlandaise Dafne Schippers et se positionne comme une réelle chance de médaille du 7 au 12 août à Berlin. C'est simple, seule la Britannique Dina Asher-Smith a couru plus rapidement en 2018 en Europe (10 sec 92). De quoi donner des idées à la native de Bingerville en Côte d'Ivoire, qui a profité de la piste rapide du stade municipal d'Albi pour battre son record personnel et marquer les esprits.
"Cela m'amène dans une autre dimension mais est-ce que ça change quelque chose? Non, a-t-elle lancé à l'arrivée. Je ne me mets pas de pression. Mais c'est vrai que ce genre de chronos nous amène à penser à des objectifs que l'on n'avait pas à l'avance." Jimmy Vicaut a lui aussi été impressionné par la performance de Zahi. "Costaud", a-t-il lâché dans un grand sourire en traversant la zone mixte alors que la vedette du jour était interrogée par la presse.
Tamgho, retour frustrant
Fan de la Jamaïcaine Veronika Campbell, triple championne olympique et du monde, et arrivée en France à l'âge de 9 ans, Zahi ne se fixe en tout cas "pas de limites" et nourrit également des espoirs pour le relais 4x100 m à Berlin après les belles sorties de sa dauphine Orlann Ombissa-Dzangue (11 sec 06) et d'Orphée Neola (11 sec 15), médaillée de bronze. "Il y a moyen d'aller chercher quelque chose aux Europe, il suffit de se faire confiance", a-t-elle estimé.
Le Français Teddy Tamgho aligné à la longueur, n'a pas dépassé les qualifications (6,92 m) après avoir mordu deux de ses trois essais aux championnats de France d'Albi le 7 juillet |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La même densité n'existe pas chez les hommes et la finale du 100 m disputée sans le grand favori Jimmy Vicaut, forfait après les séries vendredi 6 juillet en raison d'une pointe à l'adducteur, n'a pas vraiment rassuré sur le niveau global des autres sprinteurs bleus avant l'Euro. Marvin René a ainsi été sacré (10 sec 18) en terminant à la 3e place d'une course dominée par l'Ivoirien Arthur Cissé (10 sec 04).
Le retour à la compétition de Teddy Tamgho a été l'autre grand moment de la journée. Deux ans après sa terrible fracture du fémur gauche qui avait stoppé net sa brillante carrière, le champion du monde du triple saut (2013) a pu mesurer le long chemin pour retrouver son niveau d'antan. Aligné à la longueur, Tamgho (29 ans) n'a pas dépassé les qualifications (6,92 m) après avoir mordu deux de ses trois essais. Frustrant.
"J'ai été spectateur"
"Mon concours est assez mitigé, on a vu que le 3e essai (non validé, NDLR) était parti très loin, a-t-il déclaré. C'est dommage. J'ai mis du temps à me réveiller, j'étais trop calme sur mes deux premiers essais. Je n'ai pas été acteur, j'ai été spectateur. J'ai essayé de contrôler tout ce qui se passe et j'ai oublié que l'essence même de ma personne c'est d'y aller à fond et de sauter avec la rage, mes tripes."
Pour la suite, Tamgho, qui a monté une structure d'entraînement à Reims, souhaite d'abord "s'amuser" mais garde dans un coin de sa tête une éventuelle qualification pour les Championnats d’Europe, pour l'instant à la longueur, même s'il n'a pas tiré un trait sur un retour au triple saut. Affaire à suivre mais la mission s'annonce très compliquée.
Autre champion du monde en lice samedi 7 juillet, Pierre-Ambroise Bosse a lui su tenir son rang en séries du 800 m. Un temps douteux en raison d'un différend avec la Fédération française concernant la signature d'une convention pour les athlètes de haut niveau, PAB n'a finalement pas boudé le déplacement à Albi. Il s'est toutefois fait une petite frayeur en étant avant-dernier à la cloche, avant de faire respecter la hiérarchie en s'imposant en 1 min 49 sec 35.
Du côté des dames, une bonne nouvelle est venue du saut à la perche avec le 2e titre et un record de France amélioré pour Ninon Guillon-Romarin (4,73), qui se hisse dans le Top 3 continental de 2018 et pourra jouer une médaille à Berlin. "Là, je sais que j'ai carrément le niveau pour jouer quelque chose cet été, a-t-elle savouré. Il y a eu un déclic et il y a une régularité qui s'installe, c'est super positif. Je me suis prouvé que j'étais capable d'être forte le jour J. C'est une belle répétition pour les échéances à venir. Le prochain palier, c'est ramener un titre." Renelle Lamote, 2e temps européen de l'année sur le double tour de piste, a elle logiquement glané un 3e sacre national (2 min 00 sec 37).
AFP/VNA/CVN