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Le Français Kevin Mayer sacré champion du monde de décathlon, à Eugene (Oregon), le 24 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une semaine après la fin de son voyage doré aux États-Unis, Kevin Mayer a de nouveau soif d'or. "Il n'y a pas beaucoup de Championnats d'Europe dans les prochaines années. Je n'ai jamais été champion d'Europe. J'ai 30 ans, j'ai envie de me faire plaisir. C'est une belle occasion", a-t-il déclaré lors d'un point presse en visio-conférence lundi 1er août.
L'athlète avait dans un premier temps affirmé être "sûr à 99%" de ne pas se rendre à Munich, à son retour des États-Unis, invoquant le "risque de se blesser" avant "les gros objectifs dans un an avec les Mondiaux (à Budapest, ndlr) et les Jeux olympiques dans deux ans".
Mais l'envie de "poursuivre le plaisir ressenti aux Championnats du monde" et l'excitation du "challenge", avec la possibilité d'un "doublé incroyable" étaient trop grandes.
"Le décathlon est un sport difficile, qui demande beaucoup de récupération. Je ne me voyais pas enchaîner (après le décathlon à Eugene, ndlr), mais il s'avère que dès le deuxième jour, j'ai senti que les jambes étaient plutôt bonnes. J'ai ma chance pour être champion d'Europe, donc je la saisis", a détaillé l'athlète français.
S'il a remporté la médaille d'or mondiale de sa discipline à deux reprises (2017 et 2022), le décathlonien n'a en revanche jamais glané l'or continental, se contentant de l'argent aux Championnats d'Europe de Zurich, en 2014.
En Allemagne, il n'aura d'yeux que pour la plus haute marche du podium. "Au vu du niveau qu'il y a en Europe en ce moment (...) je n'ai pas de marge, mais je peux me permettre quelques contre-performances. Je suis très relâché".
"Aucun risque à deux ans de Paris-2024"
En plus d'une confiance retrouvée, Mayer abordera "les Europe" avec "beaucoup plus de sérénité". "Ce qui est sûr, c'est que je suis beaucoup plus préparé d'un point de vue technique et physique qu'avant les Mondiaux, parce que je n'avais fait aucune compétition".
Seul médaillé français aux Mondiaux de Eugene, Mayer avait qualifié son titre d'"inespéré" après "une année très compliquée", marquée par des blessures aux tendons d'Achille, l'obligeant à renoncer aux Mondiaux en salle à Belgrade, début mars.
Le décathlonien décuplera d'attention en Allemagne. "Je ne prendrai aucun risque à deux ans de Paris-2024. C'est sûr que si je ressens une grosse douleur, je ne vais pas continuer en me disant : +je fais tout pour ce titre européen+. Maintenant, si je me suis embarqué dans cette histoire, c'est quand même que j'ai une certaine confiance en mon corps".
À Eugene, son succès apparaissait comme une délivrance, après plusieurs rendez-vous manqués, comme son abandon aux Mondiaux-2019 à Doha ou son décathlon traversé le dos bloqué aux Jeux olympiques de Tokyo l'été dernier.
À Munich, Mayer effectuera ses dix travaux avec "moins de crainte que d'habitude parce qu'(il a) réussi (sa) saison". "J'y vais avec beaucoup plus d'esprit joueur que d'habitude".
Il sera sans doute revanchard après son zéro à la longueur aux Championnats d'Europe en 2018 à Berlin.