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Dans ce monde où l’on ne meurt jamais, Tintin fait figure d’exception lui qui n’a jamais plus parcouru le monde depuis la disparition d’Hergé en 1983.
Astérix se porte bien. Avec un premier tirage annoncé de 1,8 million d'exemplaires, le nouvel opus de ses aventures, Le papyrus de César (Albert-René), attendu dans toutes les librairies d’Europe et du Québec le 22 octobre, s’annonce d’ores et déjà comme l’événement éditorial de l’année.
Le dessinateur Albert Uderzo près d’une figurine Astérix à Neuilly-sur-Seine. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le précédent album, publié en 2013, s’est vendu à plus de 5,4 millions d'exemplaires en 24 langues et dialectes. Les deux auteurs de la nouvelle aventure de l’irréductible Gaulois, Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin), sont tous deux nés en 1959, comme Astérix.
«René Goscinny et moi avions le sentiment d’avoir tout dit dans Astérix. La preuve que non», confiait récemment au Figaro le dessinateur «historique» du guerrier Gaulois, Albert Uderzo, 88 ans, qui a posé ses crayons en 2010. Goscinny est mort en 1977 mais la plupart de ses personnages continuent d’exister.
Ainsi, le cow-boy qui tire plus vite que son ombre, Lucky Luke, créé par le belge Morris (mort en 1981) et longtemps scénarisé (de 1957 à 1977) par Goscinny continue son chemin solitaire.
Des bonnes affaires pour les éditeurs
De nouvelles aventures de Lucky Luke ont été mises en scène par Laurent Gerra, Tonino Benacquista et Daniel Pennac. Le prochain album sortira chez Dargaud en novembre 2016 avec Jul (le dessinateur de Silex and the city) au scénario et Achdé au dessin.
Autre personnage mis en scène par Goscinny, le grand vizir Iznogoud, un des seuls héros «méchant» de la BD, qui rêve de devenir calife à la place du calife, revient pour de nouvelles perfidies chez Imav, une maison d’édition fondée par Anne Goscinny, la fille de René Goscinny. «De père en fils» est le nom du nouvel album d’Iznogoud qui aurait également pu s’appeler «une affaire de famille» puisque c’est Nicolas Tabary, le fils du créateur du méchant vizir, Jean Tabary, frappé d’une attaque cérébrale en 2004 et décédé en 2011, qui tient les pinceaux.
Des visiteurs voient un film présentant le travail du dessinateur italien Hugo Pratt, au musée de Cherbourg. |
Pour revoir Corto Maltese, le marin ténébreux imaginé par le maître italien de la BD, Hugo Pratt, décédé en 1995, il aura fallu attendre 20 ans.
Sous le soleil de minuit (Casterman), le nouvel album du pirate anarcho-romantique, est sorti le 30 septembre sous la plume et le crayon des Espagnols Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero.
Tout comme pour Astérix, cette renaissance de Corto Maltese constitue une bonne affaire pour l’éditeur. Quatre jours seulement après sa sortie,
25.000 exemplaires se sont vendus sur un tirage de 300.000 pour l’édition courante (en couleur) et de 20.000 pour l’édition de luxe en noir et blanc, déjà réimprimée à 15.000 en raison du succès rencontré.
Ce phénomène concerne aussi Blake et Mortimer, les deux héros du Belge Edgar P. Jacobs, repris dès la mort de leur créateur en 1987. Depuis 1996, de nouveaux albums des deux compères les plus British de la BD sortent régulièrement et se vendent chacun autour de 400.000 exemplaires, deux à trois fois plus que ce que vendait Jacobs de son vivant.
Chez Dargaud, Laurent Verro poursuit la reprise de Boule et Bill, les histoires tendres et drôles d’un petit garçon et de son chien, imaginées par le Belge Jean Roba, décédé en 2006 et Serge Carrère a repris Achille Talon, l’antihéros créé par Greg, disparu en 1999. De même chez Casterman l'intrépide gaulois «Alix», parfaitement intégré à la société romaine au contraire d’Astérix, a survécu à Jacques Martin, mort en janvier 2010.