Aspect militaire de la Résistance à l’occupation française (suite)

Face à l’occupation des colonialistes français, le 19 décembre en 1946, le Président Hô Chi Minh a lancé l’appel du peuple à la Résistance nationale. Dans cet article, Huu Ngoc nous rappelle cet événement qui marquait le début de la guerre franco-vietnamienne.

>>Aspect militaire de la Résistance à l’occupation française

Beaucoup de conducteurs servaient le front 8 mois durant, en ne dormant que 3 ou 4 heures par nuit. Ils luttaient contre la fatigue et le sommeil en suçant du gingembre ou du piment. Il y avait des unités qui, après des marches de plusieurs nuits consécutives, passaient tout de suite à l’attaque. Il y en avait qui parcouraient tout d’une traite 200 kilomètres, pratiquement sans rien manger, et parvenaient grâce à cet exploit à capturer la totalité des troupes ennemies en déroute. Il y avait le génie qui construisait des routes impossibles, les artilleurs qui traversaient des montagnes avec leurs pièces sur le dos.
La bataille de Diên Biên Phu en 1954
«Une des raisons qui avaient motivé le choix de Diên Biên Phu était que cet endroit était isolé de toute communication routière. Il était alors impossible, considéraient les Français, d’y amener par voie terrestre des armements lourds, de l’artillerie ou de grandes quantités de ravitaillement. Avec le nombre de canons et même de tanks de 18 tonnes lâchés sur les aérodromes..., avec une énorme puissance de feu et une grande force aérienne disponible, le Colonel de Castries (défenseur de Diên Biên Phu) était certain de pouvoir tenir indéfiniment contre l’Armée populaire vietnamienne... Mais les troupes en marche construi-saient de nouvelles routes et réparaient les anciennes.... 

La victoire du Vietnam dans la bataille de Diên Biên Phu en 1954 a sonné le glas du colonialisme en Indochine. Photo : Archives/VNA/CVN

Sur un parcours de 300 kilomètres, une de ces routes était taillée dans le flanc de la montagne, au bord de ravins de centaines de mètres de profondeur... Soldats et paysans travaillaient côte à côte pour abattre la forêt, dégager les pistes, reconstruire des centaines de ponts et de gués... Derrière les constructeurs de routes, au dernier tronçon conduisant à Diên Biên Phu et quand c’était possible même au-devant d’eux, peinaient des groupes de soldats trempés de sueur, tirant l’artillerie et les canons anti-aériens à travers des cols incroyablement escarpés. Pour déplacer une pièce d'artillerie de 105 mm de deux à trois kilomètres en une nuit, il fallait une quarantaine d’hommes avec des cordages pour tirer et des billots d’achoppement en bois pour caler les roues quand' les lourdes et encombrantes pièces menaçaient de glisser. C’est lutter pouce par pouce sur les pentes glissantes et presque verticales. Et quand ils les avaient fait avancer lentement le long des grandes routes jusqu’aux confins de Diên Biên Phu, ils devaient frayer leurs propres pistes, encore plus escarpées, pour amener les pièces sur de bonnes positions de tir» (W. Burchett - Au nord du 17e parallèle).

La valeur morale de notre armée

Les difficultés auxquelles il fallait faire face étaient grandes et multiples mais l’initiative de chacun suppléait aux besoins de toutes sortes. On tendait des embuscades pour prendre à l’ennemi son équipement afin de s’équiper soi-même. Chacun tressait avec des lattes de bambou son propre chapeau, avec des feuilles de latanier, son manteau pour la pluie. On se taillait des sandales de caoutchouc dans les pneus des voitures prises à l’ennemi. On cherchait des herbes médicinales pour lutter contre les maladies. On cultivait des légumes, pour avoir un extra à la maigre ration qui en 1947 était en tout et pour tout de 200 grammes de riz par jour.
La valeur morale de notre Armée populaire s’explique par son caractère national, démocratique et populaire. «... Elle a combattu pour la juste cause de l’indépendance et de la paix. Les objectifs de sa lutte étaient : l’indépendance de la Patrie, la terre pour le paysan et la marche en avant vers le socialisme. Ces objectifs répondaient aux aspirations profondes et fondamentales de la grande majorité du peuple vietnamien». (Vo Nguyên Giap - L'Armée populaire vietnamienne a dix ans).
(À suivre)

Huu Ngoc/CVN

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