ASIAD 17, la cible désignée des tireurs vietnamiens

Premier des bilans au niveau du Sud-Est asiatique, le tir vietnamien est plus motivé que jamais à l’idée d’entrer dans la cour des grands de la discipline. Tous les acteurs sont parés au défi. Prochaine étape : les Jeux sportifs d’Asie, pour une première médaille d’or à ce niveau.

Dans les compétitions internationales, les espoirs de médailles reposent souvent sur le tir, dont la progression au plus haut niveau est constante. Les deux dernières éditions des Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games) le prouvent, puisque nos tireuses et tireurs en sont revenus avec à chaque fois sept médailles d’or. Mieux encore, quelques éléments ont été sacrés récemment champion d’Asie et remporté une ou plusieurs manches de la Coupe du monde. De bon augure pour les 17es Jeux sportifs d’Asie (ASIAD 17) disputés en septembre prochain à Incheon, en Corée du Sud, avant de voir plus loin : les Jeux olympiques 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil.

Pour l’heure, les espoirs de médaille d’or pour les ASIAD 17 reposent principalement sur les épaules du tireur Hoàng Xuân Vinh.

Cependant, inutile de tirer des plans sur la comète, la réalité du terrain s’avérant parfois cruelle. Il faut aussi relativiser les performances vietnamiennes- aussi brillantes soient-elles- aux SEA Games, le niveau étant bien en-deçà de ce que propose les ASIAD. Ici en effet, la plupart des meilleurs tireurs de la planète sont et seront de la partie, avec la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Inde et bien entendu la Corée du Sud, dont les tireurs auront le privilège d’avoir tout un public acquis à leur cause.

Lors de la dernière édition en date organisée à Guangzhou (Chine) en 2010, le Vietnam n’avait remporté que deux médailles d’argent et une de bronze, synonyme de 9e place au classement de la discipline par nations, ex-æquo avec l’Iran. Et seule Hà Minh Thành avait réussi à tirer son épingle du jeu en décrochant l’argent de l’épreuve du tir de vitesse à 25 m messieurs (pistolet). Hoàng Xuân Vinh - qui, comme on le verra, s’illustrera par la suite - s’en était arrêté au stade des éliminatoires de l’épreuve du tir standard à 10 m messieurs (pistolet).

L’or dans le viseur

Si la tâche semble difficile, la coach en chef de la sélection nationale de tir, Nguyên Thi Nhung, est confiante quant aux possibilités pour le Vietnam d’enfin convertir les médailles obtenues lors des précédentes éditions en or. «Le potentiel est là. Tous les membres de la sélection sont déterminés à remporter la première médaille d’or pour le pays aux ASIAD 17. Chacun sait ce qu’il doit faire pour y parvenir», affirme-t-elle, sûre d’elle et des forces en présence.

Lorsque la chasse à la médaille est ouverte, le tir est une arme de choix.

Pour l’heure, les principaux espoirs reposent sur les épaules de Hoàng Xuân Vinh. Bien qu’il ait quelque peu déçu en se faisant chiper une médaille à sa portée, d’abord aux ASIAD 2010 et ensuite – et surtout– aux JO 2012 de Londres, le presque quadragénaire Xuân Vinh se bonifie encore depuis deux ans. Comme un grand millésime, sans doute. Jugez plutôt : deux médailles d’or aux championnats d’Asie de tir en 2012 ; trois médailles d’or aux SEA Games 27 en décembre 2013 au Myanmar, dont une individuelle ; et deux lors de grands tournois internationaux. Il a aussi établi le 30 mars dernier le nouveau record du monde du tir standard à 10 m (pistolet), lors de la finale de la Coupe du monde organisée du 26 mars au 3 avril aux États-Unis par la Fédération internationale de tir sportif (ISSF), avec un total de 202,8 points. Ce score lui a permis de prendre le meilleur sur le tireur russe Sergey Chervyakovskiy, qui a pourtant à son actif, excusez du peu, 14 manches de la Coupe du monde.

Minh Thành, Kiêu Thanh Tu, Bùi Quang Nam (tir de vitesse - pistolet), Dang Hông Hà, Triêu Thi Hoa Hông, Lê Thi Hoàng Ngoc, Nguyên Minh Châu (tir standard-pistolet), Nguyên Thành Dat, Nguyên Thi Phuong (tir standard - carabine) comptent également bien faire parler d’eux. Encore jeunes, Minh Châu et Hoa Hông ont beaucoup progressé ces derniers temps, bien épaulées par leurs aînées, comme l’atteste leur médaille d’or aux SEA Games 27 pour leur première participation à cette compétition, un peu à la surprise générale.

Se forger un mental à toute épreuve

Selon le calendrier, les «tireurs cibles» (les meilleurs éléments pris en charge par les instances sportives nationales, ndlr) poursuivent leurs stages intensifs en Corée du Sud – une des meilleures nations du tir au monde. D’après la coach Nguyên Thi Nhung, la décision d’avoir opté pour cette dernière en lieu et place de la Chine est la bonne, arguant le fait que la Corée du Sud est la première nation d’Asie de la discipline. Ce pays dispose d’infrastructures top niveau, offrant des conditions d’entraînement optimales qui permettront aux sportifs vietnamiens d’exploiter au maximum leur potentiel. De plus, côtoyer au quotidien les tireurs sud-coréens ne peut qu’être bénéfique, ne serait-ce que sur le plan mental.

Les sportifs vietnamiens manquent encore trop souvent de confiance en eux et n’ont pas cette «culture de la gagne» qui caractérise les grandes nations. On l’a vu en 2012, lorsque Hoàng Xuân Vinh avait manqué la médaille pour un cheveu, rattrapé par le stress, le plus grand ennemi du tireur.

En parallèle aux intenses séances d’entraînement, les «tireurs cibles» disputeront des compétitions internationales pour emmagasiner de l’expérience et progresser. Xuân Vinh et ses coéquipiers prendront part aux Championnats du monde de tir au pistolet disputés en juin prochain en Slovaquie et aux Championnats du monde de tir à la carabine organisés en juillet prochain en Chine.

Phuong Nga/CVN

 

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